Danser sa peine
Martine B.
Ce documentaire émouvant primé en janvier au festival international des programmes audiovisuels (FIPADOC) de Biarritz de Valérie Müller et filmé à la prison des Beaumettes montre avec pudeur et sensibilité l’éveil des corps contraints à l’enfermement et le cheminement intérieur qu’il implique avec une note d’espoir.
Angelin Preljocaj a animé pendant 4 mois 2 fois par semaine des ateliers chorégraphiques de 2 heures avec des détenues qui n’avaient jamais dansé avec pour objectif de les inviter à se produire sur scène où le public pourrait porter sur elles un regard neuf.
La réalisatrice, compagne du chorégraphe, suit cette aventure rare, « pied de nez aux barreaux » comme dit l’une des participantes, entre les répétitions Malika, Annie, Sylvia, Sophia et Litale se confient à sa caméra. Une libération de la parole grandit au fur et à mesure qu’elles s’affirment dans leur être dansant.
Sans se départir de son exigence, Angelin Prejocal avec une infinie bienveillance accompagne ses interprètes singulières, conscient de ce qu’il peut faire naitre en elles tout autant qu’en lui même. À l’heure de se quitter, l’émotion est palpable de part et d’autre.
La joie suscitée après le succès de leurs spectacles dit l’importance de la bienveillance et d’une certaine forme de reconnaissance qui fonde la confiance en soi nécessaire à la construction de leur propre liberté.
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À voir jusqu’au 22 février : Sur France.tv