Printemps sous Covid, saison 2
Bernard M.
C’est l’explosion du printemps. C’est un bonheur. La glycine sous la fenêtre de notre chambre est en pleine floraison, odeur délicieuse quand on ouvre les volets, encore plus le soir quand on les ferme. Notre petit cerisier étincelle de blancheur, promesse des fruits à venir, qu’on tâchera cette année de ne pas trop laisser aux oiseaux. Je me suis essayé cette année à tailler nos trois pieds de vigne, plantés il y a deux ans et qui j’espère nous donneront de premiers raisins cette année. Il y a beaucoup d’oiseaux chanteurs et pleins d’insectes bourdonnants dans la glycine et dans le cerisier, pas mal d’abeilles il me semble, il en reste quand même, rassurons-nous comme on peut…
Je repense au printemps de l’année dernière. Je me souviens que la météo avait été particulièrement agréable. Je nous revois, marchant dans les rues vides, nous promenant pendant notre chiche heure de sortie et dans notre étroit kilomètre autorisé pendant le confinement. Un confinement plus strict que celui d’aujourd'hui et pourtant tellement plus léger ! Cela avait des côtés pénibles bien sûr mais d’autres plaisants, comme le calme et le silence, comme surtout la nouveauté de l’expérience que cela constituait et sur laquelle on avait en outre plaisir à écrire et à échanger, par exemple sur notre joli blog Vivre confinés. Ce n’était qu’une parenthèse, n’est-ce-pas, qui serait vite refermée. Les masques sont apparus peu à peu, ainsi sur notre marché lorsqu’il a repris après plusieurs semaines d’interruption, mais ils étaient loin d’être généralisés. Puis viendrait l’été qui chasserait le virus…
Croyait-t-on !!! Mais ce ne fut qu’une brève accalmie. Et il est bien moins léger, hélas, ce printemps sous Covid saison deux. Les masques désormais sont omniprésents et encore nous avons la chance d’être dans une petite ville et de pouvoir le remettre dans la poche dès que nous sortons du centre. C’est un tel symbole ce masque ! On vit dans une dystopie digne de bons auteurs de science-fiction mais ce n’est pas une dystopie mais bien le réel d’aujourd'hui et d’ici même, tout en étant celui de la planète entière.
La vaccination bien sûr ! C’est la porte de sortie. Allons-y ! J’ai passé la matinée à tenter de prendre un rendez-vous puisque je fais désormais partie des personnes éligibles. Moult tentatives sur le site internet keldoc, lequel se révèle inopérant. Puis au téléphone sur deux numéros avec des attentes conséquentes. Je prends patience sur l’un d’entre eux, la minute facturée 80 centimes, dix minutes pour avoir un premier opérateur, lequel me dirige vers un second, censé être la prise de rendez-vous en région Occitanie, nouvelle attente de plusieurs minutes, puis une opératrice, charmante au demeurant mais ça ne suffit pas, qui passe du temps à essayer de me trouver un rendez-vous, avant que je ne comprenne qu’elle le fait par le site keldoc, aussi bloqué que lorsque je m’y étais connecté ! Un peu kafkaïen tout ça, non, et qui renforce ce sentiment d’être embarqué dans un monde parallèle dont on ne sait comment sortir, un espace-temps inédit, celui de la planère Covid…