Assemblée et table ronde
Pierre Kobel
Je suis dans le bus parisien qui me ramène chez moi après une longue journée en compagnie des amis de l’APA. Amis ? Comment dire autrement même si nous ne sommes pas intimes, si je les fréquente depuis peu de temps et épisodiquement au regard de la durée de nos existences ? Car nous sommes compagnons de mots, nous sommes par les mots témoins les uns des autres autant que de nous-mêmes.
Dehors il pleut, la météo l’avait dit. Mais qu’importe ! Nous avons pu échanger, informer, apprendre, aller plus avant, prévoir l’avenir de l’association. Et c’est dans ce partage que se construit la vie au-delà des aléas d’une époque si troublée.
Cet après-midi, la table ronde organisée avait pour thématique : l’APA et ses déposants. Occasion d’entendre des témoignages de déposants, de mesurer ce que la démarche de confier ses textes ou ceux des proches, le retour des lectures par les échotiers a comme impact psychologique et affectif. Pour beaucoup, j’y perçois la primauté accordée à ce qu’ils ont de valeur comme témoignages et non pas comme œuvre littéraire. Toutes les problématiques intellectuelles, juridiques, matérielles, administratives qui se posent pour la gestion d’une telle association sont en deçà de cela.
Je retrouve ce que j’écrivais en mai 1998 : « À quoi bon ce journal ? Je me pose de nouveau la question alors que je constate combien j’ai peu écrit en mai et après avoir lu un appel à témoignages de Philippe Lejeune, dans le dernier numéro de Lire. Mais j’ai envie de continuer ce journal. Peu importe sa valeur littéraire. Plus que cela il vaut par ce qu’il raconte d’une existence ordinaire. »
À pas de vie
À pas de mots
Vie de mots
Mots de vie