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Grains de sel
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22 avril 2024

En attendant Lisa... Appréhension sur la naissance d’une héroïne de fiction

Anne-Claire Lomellini-Dereclenne

 

D’ordinaire, je n’ai aucun problème à prendre la plume, que dis-je, le clavier pour parler de moi, aborder des problématiques qui me tiennent à cœur, pousser des coups de gueule, voire partager des émotions. Je vis l’écriture comme une thérapie personnelle, mais aussi comme un partage, la transmission d’ondes de vie positives à celui qui prendra le temps et peut-être un certain plaisir à parcourir mes mots. Je me suis toujours dit que si un écrit intéressait au moins une personne, ne serait-ce qu’une, alors, ce serait déjà gagné, cela voudrait dire que je n’aurais pas perdu mon temps. Que la connexion aura été établie, somme toute, que ces mots valaient bien d’être écrits !

Quand j’ai commencé à partager mes petites chroniques, timidement, sur ma page Facebook, les tout premiers retours que j’ai eus de mes contacts m’ont profondément touché, tant ils étaient sincères et spontanés. J’avais donc réussi à créer une petite émotion ou, au moins, ne serait-ce qu’une toute petite connivence par l’écriture, autrement dit la transmission noir sur blanc de mes pensées foisonnantes et pas toujours très ordonnées. Je n’étais plus seule, je ne le serai définitivement plus. L’écriture n’était plus seulement libératrice, personnelle et autocentrée, mais devenait étincelle, partage, lumière, diffusion.

Chemin faisant, écoutant les conseils bienveillants de mes amis, et j’en ai découvert à cette occasion, j’eus envie de rédiger une histoire plus longue et qui me permettrait d’étudier plus profondément certaines thématiques ou de me laisser aller à revisiter des lieux ou des époques qui me tiennent à cœur. Mais pourquoi faire tout ça, vous demandez-vous, peut-être ? Je ne le sais pas moi-même. Il y a peut-être une sorte de pulsion d’écriture qui s’impose à un moment donné et qui ouvre une brèche libérant un torrent d’émotions et de mots faits pour panser les maux, les non-dits, les regrets, les états d’âme. Une fois ouverte, la brèche ne se referme plus, le déclic s’est produit, les barrières psychologiques ont toutes sauté ! Place à la libération…

Mais ce n’est pas de cela que je veux parler aujourd’hui. Ce dont je voudrais parler et ce qu’il m’est peut-être difficile d’exprimer aisément, c’est de la façon dont j’ai rédigé mon premier roman, Lisa, 17 juin 2019, qui sera bientôt publié aux éditions Maïa. Partant de cette envie de rédiger un texte plus consistant qu’une simple chronique, j’ai imaginé un personnage qui me ressemblerait sans être tout à fait moi. Allez savoir pourquoi, mais Lisa m’est apparue de manière assez évidente, non seulement avec son prénom, mais également avec toutes ses caractéristiques physiques et comportementales, ses tics, ses manies, son vécu, ses souffrances et ses douleurs. Lisa, ce n’est pourtant pas moi, Lisa, est ma fille littéraire, mon personnage de rien, sorti tout droit de mon imagination et dont je comprends parfaitement le fonctionnement psychologique. J’ai de la compassion et une tendresse infinie pour elle, elle, qui est devenue mon amie, ma confidente. Et puis j’ai imaginé un début d’histoire dans un décor bien particulier, où j’ai placé Lisa et… Et voilà, j’allais dire. Car aussi bizarre que cela puisse paraître, l’histoire semble s’être écrite toute seule, des personnages nouveaux sont apparus et des scènes se sont imposées à mon esprit. Je rédigeai alors très vite, dans une espèce de frénésie, comme sous une dictée rapide et ne semblais pas avoir la moindre prise sur le processus d’élaboration narratif. Ce qui est étrange, c’est qu’il me semble que je n’avais pas du tout imaginé une telle méthode d’écriture d’un roman avant ce que j’appelle cette aventure. Ou alors, ce qui est plus plausible, je ne m’étais pas vraiment posé la question. Je crois que je pensais vaguement qu’un écrivain devait avoir un plan précis de ce qu’il allait raconter avant de prendre la plume et qu’il mettait en scène des personnages aux caractères et destins prédéfinis, ce qui ne fut pas mon cas. Mais peut-être y a-t-il autant de méthode d’écriture que d’apprentis écrivains ?

Mais au-delà de la réflexion sur la manière, au-delà, aussi, de la satisfaction peut-être un peu narcissique d’avoir accompli un travail rédactionnel dont je ne me sentais pas capable, me voilà maintenant habitée d’une toute nouvelle appréhension. Maintenant que Lisa va enfin naître dans l’imaginaire d’autres personnes, celui de ceux qui voudront bien la connaître, je ressens un mélange d’angoisse et d’excitation telles que peut le vivre tout jeune parent assistant à la première représentation du spectacle de fin d’année de son enfant chéri… Sera-t-elle appréciée ? Comprendra-t-on ses doutes, ses faiblesses, ses failles, ses douleurs, ses blessures, son comportement ? Lui pardonnera-t-on ses défauts, ses positions parfois tranchées et radicales ?

Et pourquoi s’en inquiéter autant ? Pourquoi accorder tant de crédit à un personnage imaginaire ?

Sans doute parce qu’au-delà de Lisa, c’est peut-être le jugement de son auteur qui est sur la sellette ? Allez comprendre…

 

Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur Lisa, et savoir ce qui lui est arrivé ce fameux 17 juin 2019, vous pouvez vous rendre sur la page de promotion officielle du livre et qui sait, peut-être vous laisser tenter à la découvrir un peu plus ? : https://www.simply-crowd.com/produit/lisa/

 

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