En suivant Sidonie
Elizabeth L.C.
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Au cinéma, j’aime bien adhérer complètement au film, être emportée. Premier exemple qui me vient à l’esprit : « Out of Africa ». Magie jamais démentie, même si j’ai vu le film quatre ou cinq fois. L’excitation de la découverte est remplacée par le plaisir de retrouver des passages connus et aimés.
C’est pourquoi j’ai d’abord eu une impression mitigée à propos du film d’Élise Girard, « Sidonie au Japon », vu hier soir. Les vingt premières minutes ont été difficiles, je n’arrivais pas du tout à rentrer dans l’esprit du film, dans le côté délibérément cocasse, voire un peu ridicule des situations. Peu à peu, à mesure que le personnage de Sidonie (Isabelle Huppert) s’accoutumait à la bizarrerie (pour nous Occidentaux) des usages japonais, je me suis accoutumée moi aussi à l’atmosphère du film. Il est vrai qu’elle a changé (je parle de l’atmosphère) pour devenir plus sérieuse, tout en restant légère – et cet équilibre subtil est assurément une qualité. En rentrant, j’étais encore incertaine de mon impression.
On dit que la nuit porte conseil et ce matin, je me retrouve avec un avis beaucoup plus favorable sur le film. Je garde quelques réserves, sur lesquelles je ne m’étendrai pas. Mais j’ai compris deux choses. C’est un film sur l’altérité, l’altérité du monde, et comment nous la gérons, plus ou moins bien selon les circonstances et selon notre parcours. C’est aussi un film sur le deuil – et là aussi, comment nous le vivons. Ces deux sujets qui m’intéressent au plus haut point sont traités avec délicatesse. C’est pourquoi mon estime du film a remonté. (Il y a dans le film une scène magnifique de visite d’un cimetière, un lieu d’une grande beauté.)
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Allociné | Sidonie au Japon