Back to Scotland (épisode 9 et fin)
Malcolm
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Troisième et dernier objectif de mon voyage (apothéose personnelle ?) : ce retour d’Oban à Glasgow, par le train… 56 ans exactement (c’était début septembre 68) après cette douloureuse expérience avec mon père [cf. épisode 3]. On devait quitter Oban vers midi, mais un incident retarde notre train de quatre heures (non, ne pas penser que c’est à cause de « lui »…). Ça nous permet de faire un peu de shopping supplémentaire… et faire chauffer un peu plus la carte de crédit dans les boutiques de souvenirs (qui abondent et sont, elles, ouvertes le dimanche) : les prix sont assez ahurissants en pounds (à ne surtout pas confondre avec des euros !). J’y ai été suffisamment distrait pour acheter, par erreur, du shortbread sans gluten. Après l’avoir goûté, je me suis obligé à tout le manger pour ne pas avoir à l’offrir : plus dégueu… c’est difficile, alors que le « normal » est si bon ! Eh oui, il faut bien satisfaire toutes les catégories de touristes. Je n’ai pas vu si on proposait du haggis végan…
Départ d’Oban, 16 h 12. Même trajet qu’en 68, et mêmes splendeurs traversées. « Braes » sauvages et « lochs » se succèdent. Moi, visage collé à la vitre, silencieux. Mes yeux ont déjà vu ce que je vois. Je photographie abondamment, filme parfois (garder une trace, cette fois). Pas toujours facile du train, même si la vitesse n’est pas excessive sur cette voie étroite unique. Celle-ci est souvent bordée d’arbres et de haies, mais il y a quand même de larges percées pour permettre au regard (et au cœur) d’embrasser ces paysages qui m’éblouissent toujours. Les gares défilent aussi. J’essaye de comprendre les noms prononcés dans les haut-parleurs du wagon à l’aide de ceux lus sur les quais : Taynuit, Lochawe, Crianlarich, Arrochar, Garelochhead (à s’écorcher la gorge !). Vers Tarbet, le train rejoint puis s’écarte définitivement du Loch Lomond, entraperçu une dernière fois dans le paysage. Adieu, ô Bonnie banks de ma petite enfance écossaise enfuie (et oubliée…).
À l’approche de Glasgow, je suis comme aux aguets. Tendu ? Même si je suis persuadé que « mes » slums des années 60 n’existent plus, oui, je guette (allez, je ne vais quand même pas aller jusqu’à le souhaiter…) un habitat banlieusard plus ou moins moche qui me donnerait juste raison de « ne pas avoir eu envie d’habiter là ». Mais aucun habitat vraiment « moche » ne s’offre à mes yeux. Juste cette monotonie tristounette de constructions uniformes, parfois en briques rouges, dont le soleil fait aujourd’hui scintiller les toits, après la dernière averse.
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Bon, je n’aimerais quand même toujours pas habiter là…
Glasgow Central Station. 19 h 21. Terminus. Voilà, c’est fini.
Tout ça pour ça ? Oui, et alors ? C’est juste qu’il fallait que je le fasse (et le dise ?).
À pied jusqu’à notre hôtel, tout proche de la gare. Pas grand-chose d’ouvert dans notre quartier pour dîner ce dimanche soir à Glasgow. Surtout pas dans un de ces pubs décidément trop bruyants ! Je ne le supporterais pas. Besoin de calme… Nous en fuyons un, juste après y être entrés ! Pas trop faim, non plus… Un peu honteux, j’opte finalement pour… une pizzeria : « The Toby Jug » (bon, ça fait pas très italien). Quasiment déserte, mais repas tout à fait correct.
Après, il faut se coucher tôt. Réveil prévu à 5 h 30. Le train pour Londres est à 6 h 48 et nous faisons le voyage de retour Glasgow-Niort dans la même journée !
Sans que j’y aie prêté attention lors de mes réservations, je constate une fois à bord que notre train Glasgow-Londres suit un trajet différent de l’aller. Quand le soleil se lève, j’observe qu’on file vers l’est et la petite tache mobile bleue indiquant ma position sur Google map me le confirme peu avant que le train n’entre en gare d’Édimbourg. Nous suivons en fait cette fois la ligne qui redescend le long de la côte anglaise orientale et passe notamment par Newcastle. Et cela vient me remémorer des voyages antérieurs… À Berwick, je repense à ma dernière visite à mon frère aîné, il y a juste dix ans [cf. épisode 5], cinq ans avant qu’il s’en aille….
Heureusement nos deux changements de trains (et de gares) à Londres et Paris se déroulent sans encombre et, ce lundi 16 septembre, après tout de même 14 h passées dans le train ou entre deux trains (soigner son empreinte carbone a un prix !), nous voici de retour à Niort, à 21 h 41 précise (vive la ponctualité dans les chemins de fer !).
Notre fils aîné nous attend sur le quai et nous ramène à la maison.
Mais que c’est bon de rentrer chez soi !
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