Chroniq’hebdo | De l’art et de la réalité, d’un documentaire et de l’APA
Pierre Kobel
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Je suis en train de lire un tout nouveau livre de Jeanne Benameur, Vers l’écriture. Elle y fait part de son expérience des ateliers d’écriture et, ce faisant, elle me réconcilie avec cette pratique contre laquelle j’ai toujours eu beaucoup de préventions. Je sais qu’après avoir lu ce livre, je n’écrirai plus sur les gens et les choses tout à fait de la même façon.
Lire Jeanne c’est apprendre à aiguiser son regard, c’est s’attarder aux détails pour aller à un sens caché et profond des choses, c’est mettre de la lumière dans la caverne de l’existence. Elle écrit : « L’art n’est pas la cerise sur le gâteau d’une élite. C’est le pain de chacun. Je ne le dirai, je ne l’écrirai jamais assez. »
Cela me ramène avec force, s’il en était besoin, à l’écriture, celle de la poésie, celle de l’autobiographie, et cela se retrouvera dans mon recueil Maison(s) qui paraîtra à l’automne.
Je lis le livre de Jeanne après avoir lu Les yeux de Mona de Thomas Schlesser. Un roman d’initiation, celle d’une jeune fille qui a failli perdre la vue et que son grand-père conduit semaine après semaine, durant un an, devant une œuvre du Louvre, du musée d’Orsay, puis de Beaubourg pour lui apprendre à regarder intérieurement les tableaux et les sculptures qui servent à cette éducation du regard, du pouvoir de l’art et de l’appréhension du monde grâce à lui. « Vers quoi s’échappent le blanc de la neige quand elle fond, le rouge d’un volcan quand il s’éteint, le pourpre de l’amarante quand elle se fane, le brun des cheveux quand ils grisonnent, l’azur du ciel quand fuit le jour ? Peut-être y a-t-il un paradis pour les couleurs ? Je suis sûr qu’elles y chantent, qu’elles y tonnent et détonent, qu’elles s’y bousculent et s’y entremêlent. Et puis s’envolent. Et puis reviennent, à l’infini. »
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Terrible émission à la télé. Un documentaire sur la soumission chimique que subissent nombre de femmes et quelques hommes de la part d’autrui, souvent des proches, pour qu’ils puissent abuser d’eux. Un phénomène qui a été mis en lumière par le procès de Mazan dont on ne mesure pas encore toutes les retombées.
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Un midi je déjeune ici avec un jeune homme rencontré à la dernière permanence de l’APA, qui prépare le concours d’entrée à la FEMIS. Il cherchait quelqu’un qui tient un journal, je me suis proposé, nous avons passé plus de deux heures et demie ensemble à échanger. J’aime ce genre de rencontres qui m’aide à croire que je ne suis pas si vieux que ça.
La vie de l’APA reprend avec vigueur. Des réunions à venir, des courriels chaque jour, des décisions à prendre après discussion. Dans Grains de sel, les publications se multiplient et je suis déjà curieux des textes qu’apportera la nouvelle collecte, L’APA et moi.
Internet
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Actes Sud | Vers l’écriture
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Albin Michel | Les yeux de Mona