Dans la Salle des Manuscrits
Elizabeth LC.
De plus en plus souvent il se passe des trucs qui déclenchent chez moi le réflexe : ça pourrait faire un sujet pour Grains de sel…
Comme j’en ai déjà parlé dans un précédent billet, je fréquente souvent les bibliothèques. Et en ce moment, la BPI de Beaubourg étant fermée pour les grands travaux prévus au Centre Pompidou, c’est la Bibliothèque Nationale qui m’accueille. Je vais habituellement au site de Tolbiac, mais, dernièrement, je me suis rendue au site de Richelieu pour y consulter un ouvrage ne se trouvant que là. Et j’ai donc eu accès à la mythique Salle des Manuscrits…
(Soit dit en passant, je n’ai pas compris pourquoi ce volume se trouvait là et pas à Tolbiac. Il n’a rien d’ancien ni d’exceptionnel, c’est un recueil de 2011 des actes d’un colloque.)
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« Le département des Manuscrits, précise la BnF dans sa présentation, tire ses origines de la bibliothèque des rois de France et conserve la plus importante collection au monde de manuscrits médiévaux, modernes et contemporains. Elle comprend de nombreuses copies anciennes, unica, textes scientifiques, manuscrits décorés et à peintures, ainsi que des manuscrits sur une grande variété de supports et de formes (xylographes, estampages notamment). »
Silence absolu. Autour de moi, des gens travaillent, très absorbés. Ils compulsent des manuscrits (des vrais, eux…) qu’ils posent sur des petits tapis de velours rouge carmin (celui très précisément des fauteuils de théâtre) fournis par la BnF. Certains ont même des formes triangulaires, également recouvertes de velours rouge, pour y ouvrir sans dommage des ouvrages reliés de grand format. Beaucoup de lecteurs font des photos avec leur téléphone, je ne sais pas si c’est permis ou simplement toléré. Étant de nature curieuse, je cherche à repérer ce que lisent mes voisins, en vain. Ma voisine d’en face regarde des trucs mystérieux sur son petit tapis ; elle a apporté un mètre ruban et elle mesure soigneusement la largeur des pages et celle occupée par le texte. Son voisin (polo blanc, cheveux blancs, lunettes fines) feuillette un grand registre dont il tourne les pages sans s’attarder, comme s’il cherchait quelque chose qu’il ne trouve pas. Le bruit régulier des feuillets tournés rythme ma lecture.
Je fais ce que je suis venue faire, mais je ne peux pas empêcher que m’envahisse un sentiment d’imposture.
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