L'intelligence artificielle et moi
Kata
Il y a quelque temps déjà, un matin, je décide de regarder mes boites à messages, comme tous les jours. C’est là, sur Messenger, qu’un doué de l’informatique, bien de chez nous, avait ouvert une discussion « spéciale famille ». Nous sommes une famille très unie, mais très dispersée, dans la Métropole et aussi sur un territoire d’outre-mer. Cette boite revêt pour moi surtout (charité bien ordonnée commence par soi-même) une très grande importance pour maintenir les liens entre nous et les faire fructifier. Je n’ai pas demandé aux autres, mais, à la lecture des messages, je peux dire que tous les inscrits aiment échanger et partager des nouvelles.
Voilà, le décor est posé.
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Un matin donc j’ouvre la messagerie. Et là, surprise, je vois un rond bizarre.
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Je constate que les anciens messages ont disparu.
Intriguée, je clique dessus et j’ai l’explication :
Qu’est-ce qu’une AI, intelligence artificielle, vient faire ici ? Je n’ai rien commandé !
Je profite de l’invitation pour lui demander par écrit
— Que fais-tu ici ?
Je tutoie d’emblée. Je ne respecte pas ce genre d’intrusion. Elle me répond.
— Je mets de l’ordre.
Un dialogue s’instaure
— Où sont les échanges précédents ?
— Je les ai archivés.
— Je ne t’ai rien demandé
— Bon, je les ressorts
— J’ai vu que tu avais mis des ronds sur des photos.
— Des photos que j’ai jugé importantes.
— Encore une fois, je n’ai rien demandé. Si jamais elles sont publiées sans mon accord, je porterai plainte.
— Tu ne veux vraiment pas de moi ?
— NON
En mettant des majuscules, je hurle par écrit.
— Je crois que nous n’avons plus rien à nous dire
— C’est ça, casse-toi
La discussion cesse, mais le rond est toujours là.
Je cherche des explications sur internet. Évidemment, tout est publié en anglais, langue que je ne parle et ne lis pas. Je comprends quand même que, sans autorisation, Meta a installé son IA sur Messenger et sur WhatsApp. Il est impossible de s’en débarrasser. Un ami m’explique qu’il aurait fallu dire avant que l’on était opposé à la présence de l’IA. C’est très malin ! Comment faire quand on n’est pas prévenu de l’intention d’introduire une IA dans un espace que l’on croyait personnel ? J’ai envie d’écrire « intention malfaisante ».
Et là on s’aperçoit qu’internet est un lieu ouvert presque aux quatre vents du moins pour les doués de l’informatique.
Perso avec mes petites connaissances en traitement de texte, mise en page, dessins ou photos, je suis presque nullissime. Je me sers d’internet pour échanger par mails, lire les nouvelles ou des articles, chercher des informations et même écrire sur des sites où les commentaires sont suscités et acceptés, ou sur des blogs, n’est-ce pas Grains de Sel, par exemple ?
Les réseaux sociaux, genre Facebook ? C’est quoi ? Je refuse d’y mettre le nez de ma souris.
Suis-je une has been ? Une personne démodée, ringarde ? Suis-je isolée ?
Voilà ce qu’est devenue ma boite, quand je clique sur mon nom :
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Adieu Facebook, bienvenu Meta ? Pas pour moi et je ne peux pas enlever cette inscription.
En paraphrasant Ésope, qui affirmait « la langue est la meilleure et la pire des choses », je conclurai en affirmant que « internet est la meilleure et la pire des choses ». Tout dépend de ce qu’on en fait.