Soleil breton et détresse gazaouie
Bernard M.
Après deux jours très chahutés entre averses et coups de vent, le temps s’est mis au beau sur notre petit coin de Bretagne. Ma première baignade était à 16 degrés, avec un air extérieur à 18, ce qui est quand même bien frais, je n’ai pas nagé longtemps et senti mon corps se refroidir de l’intérieur. Mais depuis mercredi, le soleil est là et hier l’air affichait 21 et la mer 18. Bien plus agréable, autorisant une baignade plus longue. Et le soleil en sortant séchait et réchauffait vite le corps humide. Grande promenade aussi d’une dizaine de kilomètres dans un petit vallon à l’intérieur des terres, premières mûres cueillies et deux petits pots de confitures dans la foulée. Bref, voilà qui est bien roboratif…
Mais tout ceci, hélas n’éloigne pas la douleur du monde. La situation à Gaza, en particulier, serre le cœur. Comment en est-on arrivé là ? Certes il y a eu l’inacceptable action terroriste du 7 octobre, mais la riposte va bien au-delà de l’élimination du Hamas terroriste. Il y a manifestement une volonté de Netanyahou, de ses ministres les plus extrémistes, des colons de Cisjordanie d’éliminer purement et simplement le peuple palestinien de ses territoires historiques. En les forçant à l’exil, en les affamant, en les tuant. Un génocide oui. Certes un génocide différent de la Shoah qui avait pour but d’éliminer complètement un peuple en tant que tel, ici il s’agit seulement (si on ose écrire seulement !) de l’éliminer des lieux où l’on ne veut pas le voir. Et en refusant toute perspective sensée comme le serait la négociation d’une solution à deux états, seule garantie d’une paix véritable et de long terme. Où sont donc passés les idéaux des fondateurs du sionisme et du mouvement des kibboutz des origines ? Disparus sous la vague de droitisation des sociétés à laquelle on assiste à peu près partout dans le monde. Tout cela n’est pas réjouissant (euphémisme). Et le grossier promoteur immobilier qui dirige les États-Unis peut bien rêver, avec son copain Netanyahou de faire de la côte débarrassée de ses habitants une nouvelle et juteuse riviera. Quelle honte !
Que faire par rapport à cela au-delà d’exprimer son indignation ? C’est là que le bât blesse, car pas grand-chose, hélas. Multiplier les protestations contribue cependant à la pression sur nos gouvernants pour qu’eux-mêmes aillent plus loin dans la manifestation de leur réprobation. Macron a annoncé la reconnaissance par la France de l’État de Palestine. C’est déjà ça et peut-être, espérons-le, un prélude à d’autres reconnaissances par celles des autres nations qui ne l’ont pas encore fait.
Je n’avais pas encore envoyé ce billet rédigé samedi et le complète donc ce dimanche soir. Face à l’indignation qui se manifeste partout, il semble que Netanyahou ait quelque peu assoupli son attitude en créant un corridor humanitaire et en mettant en pause les opérations militaires pendant quelques heures chaque jour pour laisser passer l’aide humanitaire. C’est limité, mais c’est toujours ça…
Je comptais illustrer ce billet avec une des poignantes photos sur lesquelles on voit des mères palestiniennes avec dans les bras leur enfant dénutri, comme celle que le Monde a publiée en première page il y a quelques jours. Mais les déboires que nous avons eu sur le site de l’APA il y a quelque temps avec la contrainte de devoir payer des droits à Picrights m’incite à la prudence et je reviens donc à une photo vacancière personnelle qui paraîtra peut-être un peu futile en regard du sujet principal de ce billet, voici l’estuaire de l’Odet pris depuis le Pont de Cornouaille qui marque l’entrée dans le pays Bigouden.
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