Calme, beauté et volupté
Claude Colson
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À nouveau, ce cher massif du Sancy. De mon logis, au 4e, je ne distingue plus du merveilleux triptyque de montagnes que le Tenon. Les deux autres, la Banne et le Puy Gros, sont aux trois quarts dévorés par le brouillard qui s’attarde encore, alors qu’il est près de 11 heures. Les deux jours précédents, il ne s’est pas levé et a sans relâche plombé la vallée de La Bourboule. À cette heure, il fait 3 degrés et cela ne devrait augmenter que d’un au meilleur de la journée. C’est la montagne, avec ses beautés et ses inconvénients !
Juste devant moi, en réfection, une magnifique toiture d’ardoise, en pans, offre à mon regard une ossature de charpente fournie, en lattes de bois jaune parallèles et serrées. Cette couleur vive tranchant sur le fondu automnal sombre me fait songer au texte de Proust – auteur que, pourtant je ne prise guère – sur la vue de Delft, de Vermeer, avec son petit pan de mur jaune.
De ce côté du val, contrairement à son opposé que je peux admirer du couloir devant l’appartement, les roux de l’automne, privés de lumière, se font encore discrets et n’explosent pas en magnificence. Dommage ! Il me suffit d’aller sur le pas de la porte pour en jouir pleinement. Comme le disait Baudelaire, peu s’en faut, ici tout est calme, beauté et aussi volupté. Le luxe n’est pas du tout nécessaire.