Décryptages
Elizabeth LC.
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Je ne m’intéresse pas spécialement à l’histoire de l’Angleterre au 16e siècle ni plus précisément à celle de Marie Stuart. Mais j’ai pris un grand plaisir l’autre jour à regarder sur Arte l’émission intitulée Marie Stuart, l’énigme des lettres codées, un film d’Augustin Viatte. Je vais vous dire pourquoi ; mais d’abord, petit exposé sur l’affaire, largement inspiré de la présentation affichée sur le site de la chaîne.
Ce documentaire retrace le destin tragique de la reine d’Écosse, morte sur l’échafaud en 1587, et l’aventure du décryptage de sa correspondance secrète.
Début 2023, trois « casseurs de code » amateurs annoncent avoir retrouvé et déchiffré une cinquantaine de missives de Marie Stuart. C’est dans les archives de la Bibliothèque nationale de France que l’astrophysicien japonais Satoshi Tomokiyo, à la recherche de documents au contenu non élucidé, a mis la main sur ce trésor historique, composé de cinquante-sept lettres chiffrées. Pendant des mois, ce passionné de cryptographie, et ses deux acolytes, l’informaticien franco-israélien George Lasry, et le professeur de musique allemand Norbert Biermann ont mené, à distance et sur leur temps libre, un travail titanesque pour reconstituer le contenu de ces courriers, après avoir découvert l’identité de leur expéditrice : Marie Stuart, reine catholique d’Écosse, retenue prisonnière pendant près de vingt ans par sa cousine protestante Élisabeth 1re d’Angleterre, qui voyait en elle une rivale et finit par la condamner à mort pour haute trahison. Datant de 1578 à 1584, les lettres découvertes étaient adressées à Michel de Castelnau, l’ambassadeur du roi de France en Angleterre. Elles mettent en lumière la recherche par Marie Stuart de nouvelles stratégies pour retrouver sa couronne, avant de se laisser piéger par les espions d’Élisabeth 1e (et notamment son « maître-espion » Sir Francis Walsingham).
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J’ai toujours aimé les histoires de codes secrets et de leur décryptage. Je crois que cela remonte à ma lecture, étant encore à l’école primaire, du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne. On se souviendra qu’au début de ce roman, le professeur Lidenbrock achète le manuscrit original d’une saga islandaise, Heimskringla, écrite par Snorre Turleson au XIIe siècle. Il y découvre un parchemin codé, rédigé en caractères runiques. Le parchemin se révèle être un message d’un certain Arne Saknussemm, un alchimiste islandais ; cette découverte lance les héros du récit de Verne sur sa piste. Pour une raison qui m’échappe, le nom d’Arne Saknussemm est resté gravé dans ma mémoire et il arrive même qu’il me visite en rêve.
Ainsi, cela m’a beaucoup intéressée de voir et d’entendre les trois décrypteurs expliquer comment ils ont procédé, le film étant suffisamment long pour qu’ils exposent avec précision leurs méthodes et leurs raisonnements. On dit que le diable est dans les détails, mais assurément c’est là aussi que gîte le plaisir de la découverte.
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