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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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3 novembre 2025

Chroniq’hebdo | De l’écriture et la vie, de Rimbaud

Pierre Kobel

Quand je reprends à la fin de mes chroniques la phrase confiée par Élisabeth, ce n’est pas seulement pour l’humour ou la coquetterie. À écrire, je me demande toujours le pourquoi de la chose avant même son comment. Télérama vient de publier un très intéressant hors-série, « Des vies d’écriture », qui éclaire un peu une question qui peut toucher nombre d’apaïstes : écrit-on pour vivre ou vit-on pour écrire ? J’y trouve une part de réponse dans les propos que tenait Paul Auster dans Une vie dans les mots :

« Je me demande parfois : “Pourquoi est-ce que je fais cela ? Quelle est la finalité d’écrire des livres, de passer ainsi ma vie ?” La seule justification que j’ai réussi à trouver, la seule chose qui semble avoir un sens, est que, pour écrire, il vous faut donner tout ce que vous avez. C’est un effort total et vous devez vous exposer totalement, et vous devez donner et donner et donner. Et vous devez fournir un effort maximal tous les jours. Je crois qu’il y a très peu d’emplois dans le monde qui exigent autant de vous. Dans la plupart des autres professions, vous pouvez vous laisser porter. Vous pouvez vous reposer sur vos habitudes, vous pouvez être paresseux, il peut y avoir des jours où vous n’avez pas besoin de tout donner, que vous soyez avocat, médecin, éboueur ou plombier. Alors quand je quitte mon bureau à la fin d’une journée de travail, même si je n’ai rien accompli, même si j’ai rayé toutes les phrases que j’ai écrites ce jour-là, je peux au moins partir et me dire que “j’ai donné tout ce que j’avais. Je suis épuisé et j’ai fait de mon mieux”. Vivre aussi intensément vous donne le sentiment d’être humain d’une manière que ne procurent pas la plupart des autres métiers. »

 

Oui, écrire c’est vivre intensément, c’est vivre tout court. Qu’on soit Carrère, Auster, Ernaux, Plath, Modiano, etc., ou un modeste écrivant(e) lambda qui n’attend de cela que de tenir, tenir coûte que coûte.

Je n’ai jamais cessé de me demander, depuis que je suis en âge de le faire, pourquoi j’étais là et à quoi j’étais utile, pour moi-même et pour les autres. Je n’ai toujours pas la réponse, je ne l’aurai sans doute jamais.

Travaillant la semaine passée à la numérisation d’une partie de mon journal personnel, j’y retrouvais une allusion à des propos d’une amie proche qui me reprochait de ne pas savoir vivre sans médiation, en l’occurrence ce même journal que je tiens depuis plus de 50 ans. Elle était de ceux qui ne comprennent pas que cette écriture n’est pas une fuite ni une protection. Si médiation, il y a, c’est pour vivre, c’est pour aller à autrui.

 

Un qui s’est trouvé, même si je ne sais pas s’il en a eu conscience, c’est Rimbaud. Je lis un hors-série du Monde qui lui est consacré. J’espère que ce numéro va me permettre de mieux le connaître, car, je l’avoue, Rimbaud m’est très mal connu.

 

« Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? » (ELC)

Commentaires
K
Oui, Pierre Kober, bonne question "écrit-on pour vivre ou vit-on pour écrire ?"Mais je crois que c'est un peu trop réducteur. On écrit pour de multiples raisons et, parfois, les deux membres du questionnement peuvent se mêler dans la réponse. Si je prends mon exemple,car c'est celui que je connais le mieux.<br /> Ecrire pour vivre ? oui, les situations qui me sont parfois exposées peuvent être tellement dramatiques, que je me suis mise à écrire pour oublier pendant un moment, sentir que j'étais vivante et pouvais m'exprimer.<br /> Vivre pour écrire ? oui aussi quand mes petits enfants m'ont demandé mes origines pour connaitre les leurs. et j'ai écrit, j'ai revécu ma vie depuis mon enfance pour leur raconter.<br /> Difficile de dire si l'un est plus important que l'autre. Il est vrai que je ne suis pas une véritable écrivaine...
Répondre
C
et là se pose la question : qu'est-ce qu'une véritable écrivaine ??? et deuxième question, où pourrais-je trouver tes écrits et les lire ?
K
Désolée pour la faute de frappe sur le nom, Pierre Kobel
C
Merci pour le partage. Perso j'ai vécu d'abord et j'ai écrit ensuite. J'ai écrit ce que j'aurais aimé lire. J'ai répondu aux questions que j'aurais aimé qu'on me pose. J'ai écrit aussi en remerciement à tous ceux qui ont écrit sur leur vie avant moi et qui m'ont montré la voie. Ma question générale a toujours été : mais comment font les autres? comment s'en sortent-il ?
Répondre
K
petite réponse à Christina : j'écris depuis seulement quelques mois, depuis que mes petits enfants m'ont demandé mes origines qui sont aussi les leurs. Un collègue m'a parlé de l'APA, j'ai envoyé donc mes 2 opuscules et en regardant le site, j'ai trouvé Grains de Sel. J'ai lu "pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences" ... et j'ai décidé d'essayer.. 2 coups de gueule pour, soutenir la pétition contre les insecticides et pour m'élever contre la suppression de 2 jours fériés. Je me rends compte qu'écrire est un excellent dérivatif et je continue par de petits écris d'une ou deux pages, non pas des romans car je serais bien incapable d'en sortir un. Si tu veux en savoir plus, tu pourrais demander à Pierre Kobel mon adresse mail. A bientôt au moins ici.
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apagrainsdesel@yahoo.com

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