Comme une fête
Nadine P.
Les terrasses se préparent, je sens comme le dit Bernard dans son billet, le « frémissement » qui se propage de place en place, des halles aux rues passantes. Restent sans bruit ni activité visible, les nombreux établissements qui n’ont pas de terrasse. Leurs portes semblent plus lourdes encore à pousser. Les cinémas nous font encore patienter, seuls sont connus les horaires, pas les films projetés dès mercredi. Je guette…
Sur la place de la Libération, ça ne s’invente pas, formation en rang serré, boucliers de tables alignés, l’assaut des clients du bar est attendu. Je tente d’oublier le virus dans ces projections de belle humeur et de rencontres, de tables bruyantes et rieuses. Positiver, positiver !
L’impatience est bien là. Elle ressemble à ce moment où, enfants, nous entendions les premiers coups de maillet sur la structure du manège qui s’installait pour quelques jours dans notre village. Bal monté sur la place sans église, quelques stands de confiseries et le tir pour les « papas ».
Une seule fête par an, toujours le premier week-end de septembre date qui coïncidait souvent avec celle de mon anniversaire. Toutes les générations s’y préparaient, les grands oubliaient leurs soucis sur la piste de danse et nous, nous nous gavions de barbe à papa.
J’espère que cette fois la fête sera belle, insouciante juste ce qu’il faut et partagée au mieux.
