Chroniq’hebdo | D’un village, des rencontres du Papotin et de l’APA
Pierre Kobel
Il y a une semaine nous étions en famille dans les rues du village de notre maison familiale pour un rallye pédestre organisé par une voisine, et quelques autres. Occasion de redécouvrir ce village que nous ne connaissons souvent que superficiellement et de rencontrer les gens mieux que jamais. Moment chaleureux et joyeux sous un soleil protecteur. Cela m’a donné à penser à la vie de ces petites agglomérations pour beaucoup de plus en plus tributaires de la présence des résidents secondaires ou des citadins qui s’y installent pleinement et leur permettent de retrouver une activité humaine et une économie.
Un matin j’ai regardé en rediffusion une des « Rencontres du Papotin » dont l’invitée était la comédienne Camille Cottin. Elle était émue jusqu’aux larmes à certains moments tant la charge d’humanité des intervenants à travers leurs questions est prégnante. Ces rencontres ont été initiées à l’hôpital de jour d’Antony pour donner la parole à des personnes autistes en créant un collectif journalistique. Ils ont un journal, ils reçoivent des gens célèbres depuis trente ans et ils montrent ainsi tout ce dont ils sont capables.
Au-delà de l’émotion, l’important c’est leur expression qui est sans filtre aucun, cette capacité qu’ils ont et que nous avons souvent perdue en nous croyant normaux, de dire ce qu’ils pensent abruptement, en toute franchise.
*
Fin de semaine. Je suis attablé au stand de l’APA et la Faute à Rousseau pour quelques heures au stand de l’APA et de la Faute à Rousseau dans la halle des Blancs-Manteaux où se tient le salon annuel de la Revue. Heures utiles malgré une longueur que je ne ressens pas trop du fait que je ne suis pas seul et des rencontres avec des visiteurs amis ou inconnus. Nous sommes eux pour chaque plage horaire. Madeleine, Catherine, Véronique, Elizabeth se succèdent avec moi. Travailler en groupe ainsi est un plaisir et l’occasion d’une part de mieux connaître les amis de l’association. J’en ressens tout ce qui fait la vie de l’APA au-delà des différences d’opinions, des sensibilités différentes et des affinités à géométrie variable selon les personnalités.
Moi qui aime les revues et défends leur survie, je me surprends dans ce salon à penser qu’il y en a trop. C’est une foison de titres participant de nombreuses thématiques qui forment a priori une richesse intellectuelle, littéraire, artistique importante. Mais à voir ici ces revues se chevauchant de stand en stand, cet ensemble se réduit à des niches dont l’écho porte peu et qui ne font que le bonheur d’un cercle d’aficionados qui confondent le monde avec leur centre d’intérêt. Je me plais à rêver à des publications qui sachent établir des passerelles entre les arts, entre ces centres d’intérêt et de nourrir les uns avec les autres.
J’ai pu enfin acheter le Chère APA, ce livre construit pour les trente ans de l’association, auquel je suis heureux d’avoir participé, en collectif là encore. C’est un bel ouvrage tant pour la forme que pour le contenu. J’y ai retrouvé l’histoire de l’APA, les étapes de sa construction, les grandes figures qui ont contribué à cela et les attentes qui sont les nôtres pour aller de l’avant. Nous nous inquiétons souvent à des degrés divers de l’avenir de cette aventure. Mon pessimisme s’arrête à la conviction qu’elle ne peut s’arrêter et que c’est en s’inscrivant dans la longue patience et notre réflexion commune que les solutions se trouveront.
Internet
