Une trouvaille inattendue
Elizabeth LC.
La semaine passée je suis allée à Ambérieu, siège de notre chère APA, afin de consulter le fonds : cela en vue de la communication que je dois présenter aux prochaines Journées de l’autobiographie, fin mai à Lyon (« La chronologie dans les récits autobiographiques déposés à l’APA »). J’ai trouvé du grain à moudre, et j’ai trouvé aussi quelque chose à quoi je ne m’attendais pas.
Certains de mes collègues de l’APA savent l’attachement que je porte à l’œuvre de l’écrivain Roger Vailland (1907-1965), bien oublié et sous-estimé de nos jours. Or voici que je déniche, dans le texte d’un déposant suisse, Édouard Oppliguer, Une mémoire en éclats (il fut journaliste et homme politique, puis enseignant), le récit d’une rencontre avec Roger Vailland. Il lui rend visite aux Allymes au début des années 50 avant de l’accompagner pour des conférences et signatures à Genève et Lausanne. Les deux hommes sont accompagnés de leurs épouses. Le fragment n’est pas daté, mais Oppliguer précise « Boroboudour vient de sortir », or ce livre de Vailland a été publié en 1951. Je retrouve avec délectation certains goûts de Vailland que je connaissais déjà, et qui sont remarqués par l’auteur, pour l’herborisation, pour la ponctuation. Édouard Oppliguer ne dit pas s’il connaissait déjà Vailland avant cette rencontre, mais il termine en évoquant leurs adieux : « Nous ne devions plus nous revoir. » Il mentionne ensuite les événements de 1956 à Budapest — qui ont amené Vailland à s’éloigner du PC — et son propre itinéraire, de la politique vers l’enseignement. Tel qu’il est, ce récit me ravit. Moment de jubilation au milieu d’une journée laborieuse.
Image : Roger Vailland, photo de Marc Garanger, DR
Internet
-
Wikipédia | Roger Vailland