Les choses de ma vie
Nadine P.
Reconnaître la beauté du monde :
La SNCF décide de faire des travaux sur la ligne que je dois emprunter exceptionnellement et donc, aucun train ou 5 h 30 pour monter à Paris en redescendant par Lyon sans compter grève et TER. Idem pour redescendre. Mais voilà, c’est justement le week-end où je veux monter à la capitale, fait très rare. Cadeau que je m’offre : une place « carré Or » pour un spectacle dont je savoure l’événement par avance. Billet non remboursable ni échangeable, qu’importe, je suis sûre de moi quand je clique sur la réservation.
La mauvaise nouvelle tombe, grosse déception.
Comme je ne peux m’y rendre, j’envoie un message à l’équipe du Théâtre, sans plainte aucune, mais avec mes regrets. Trois personnes prennent ma lettre en relais et quelques semaines plus tard je reçois un message à mon tour, une invitation pour les prolongations du spectacle dans un autre théâtre ! Le monde est plein de bonté, le sait-on encore ?
Redécouvrir une fois encore, la bêtise et l’indifférence :
J’entends Gérard Darmanin. Comment est-ce possible d’être d’aussi mauvaise foi ? Mme Borne, souriante, invite les syndicats au complet cette semaine après avoir fermé la porte à double tour, longuement. Ils sont tellement méchants qu’ils sont repartis sans manger !
Même profil hypocrite, le gestionnaire du Syndic de la copropriété où j’habite qui répond enfin présent au bout d’un an et demi pour un sinistre dans mon appartement et tente de verser sur moi culpabilité, erreurs et retards. À bout, je lui dis de stopper les méandres de son discours politique.
Découvertes lectures :
Lecture de « Les correspondants » de Grand Corps Malade et Ben Mazué avec une préface de leur ami Gaël Faye.
Beaux échanges, belles lettres, amitiés fortes et durables qui nous rendent complices d’un monde parfois heurté, mais positif. Dommage que cette écriture épistolaire ait eu dès le départ un but d’édition. Le savoir gâche un peu le ressenti.
« Le long des fissures » de Patricia Cartereau et Éric Pessan.
Graphisme superbe, écriture en échos, aventure dont les pas dans les calanques se cognent aux pierres, à la poésie, à la fatigue et aux pensées de Vie. Parfois tournant la page, on ne sait des protagonistes qui prend la parole, mais agréablement, volontairement, on randonne sans réfléchir sur les mêmes chemins.
Redécouvrir les petits enfants :
Je fais la nounou cette semaine. Je propose mon aide aux voisins, leurs enfants étant privés de cantine et de temps périscolaire le 6 avril. Ils sont ravis, enfants/parents et moi enchantée ô combien, mais fébrile : qu’est-ce que ça mange un enfant quand ce n’est pas le sien ? Aiment-ils le chocolat, les fraises ? Faut-il faire les devoirs ?
Avant, c’est mieux :
Quand fêter les 90 ans de leur mamy, ma mère ? J’ai posé la question à mes fils et le plus jeune m’a répondu sans attendre « Avant » !
« Elle a toujours dit qu’elle voulait tenir jusque là alors… On ne sait jamais, souhaitons-lui avant la date. »
Redécouvrir qu’effectivement et objectivement, la vie a un but avec une fin programmée.
Enfin :
Au bout de 6 mois d’attente, de courriers, d’appels et de craintes, j’ai reçu enfin ma pension retraite complète. Durant tout ce temps, une seule secrétaire m’a posé la question essentielle : « Mais de quoi vivez-vous ? »
Ma maman en marche (90 ans en avril)
