Au retour des journées APA de Lyon
Gérard Barbier
Il y a longtemps que mes activités professionnelles où je visitais nos grandes villes ont cessé. Mes divers séjours dans les zones industrielles de Lyon sont loin, et dans ma mémoire même les traversées du vieux centre lors des migrations vers les Alpes familiales, afin de visiter deux trois libraires « d’anciens », se sont dissipées depuis les commandes chez eux via Internet et les contournements toujours plus écarteurs.
Séjourner dans le Grand-Lyon à l’occasion du regroupement des Apaïstes pour les premières « trois nuits -jours » d’après Covid ne pouvait être évité et provoquer un choc avant-après digne d’une relecture prévisible.
Ce ne fut pas mince, la dimension des boulevards, la multiplicité des voies dont l’inter-espace des trams, les alignements de grands immeubles, ce qui ne monte pas s’étale ! Nous furent surpris par une certaine facilité d’accès et même par une disponibilité relative des places de stationnement.
Les économies pratiquées sur l’entretien des espaces verts correspondent probablement tout en même temps au développement de la biodiversité et à la multiplication des allergies aux pollens pour remplacer les pollutions aux gaz asphyxiants des industries et des circulations routières des livreurs.
L’autre objet de mes comparaisons était ma participation aux journées d’Ambérieux dont l’odeur des tilleuls de Hollande (et le beau temps) avait parfumé toutes nos sorties du centre qui hébergeait nos activités. Je ne sais, mais sûrement quelques lecteurs ambarrois pourront me renseigner, si en ces jours le parfum est le même ; mais ce fut mon unique déception ici, les plantations fleuries de Lyon sont peu expressives de ce côté. À part quelques derniers pétales attardés de glycine sur des grilles privées de quelques pavillons qui résistaient encore, les gros plants d’Acanthus (Mollis) des parterres public sont inodores, même les panaches blancs des Seringats, sans être doubles ne diffusent pas ce parfum d’habitude entêtant, c’est une légère odeur de poussière, de chaleur bitumeuse, le sombre dégazage des motos hurlantes qui dominent encore subtilement le quartier du marché déserté et la terrasse de la brasserie et ses vapeurs de grillades et de frites. Si dans quelques rues en se rapprochant de la mairie du 8e des enclaves du goudron hébergent quelques timides Weigelia ou Saponaires, corbeille d’argent plus choisis pour leur résistance et la non-attirance des chiens, à peine mellifères, là où Géraniums, Phlox et Céanothes auraient flattés nos narines. Même les rosiers rencontrés çà et là étaient insignifiants coté senteur, j’aurais tant apprécié voir des Eschscholzias fameux pavots de Californie, mais ceux-là il faut qu’ils s’y plaisent ce sont eux qui choisissent, tout comme les Ancolies.
Alors que ceux qui veulent comme Annick M. l’a signalé en conclusion de sa page d’écriture où après avoir déplié le roll de mise à vide et transmission de sa maison, revoir fleurir les tenaces Ancolies, n’hésitent pas à m’en demander des graines en me transmettant leur adresse. Elles sont sans odeur, mais riches de formes et couleurs.
