Chroniq’hebdo | Du courrier postal, de la poésie
Pierre Kobel
À l’heure de partir pour deux semaines en vacances, je veux mettre à la boîte aux lettres une carte d’anniversaire pour les 7 ans de mon petit-fils. Plus de boîte en bas de chez moi ! Qu’est-ce que c’est que cette poste qui décourage le courrier postal, les lettres à la main, les enveloppes décorées, les cartes venues de loin avec leur charge d’exotisme et de curiosité ! On veut tous nous mettre dans le même moule d’un courrier stéréotypé, numérisé, formaté.
Heureusement il reste nos cartes postales de vacances qui continuent d’arriver pour dire les voyages, les rencontres, pour faire des clins d’œil et nous raconter dans ces semaines de chaleur estivale.
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Alors que j’écris, la température est remontée après un peu de fraîcheur consécutive à une pluie passagère et rare dans cette ville tant ensoleillée. Elle est venue accompagner plutôt que perturber une lecture poétique dans les hauteurs. Car ici c’est poésie pour qui le veut durant huit jours. Poésie dans la rue, sur les places, dans les cours privées, sur les bateaux, sur le parvis du lycée, à l’ombre de la médiathèque, etc. Nous allons d’une rencontre à un entretien, d’une joute amicale entre deux auteurs à la présentation d’un éditeur, d’un partage musical à un atelier d’écriture. On y entend des langues de toutes parts, l’Espagne ce matin, la Grèce cet après-midi, l’Ukraine ce soir.
Et j’entends dans cette Babel ouverte et fraternelle, toute l’humanité venir délivrer ses peurs, ses interrogations, mais aussi sa force et sa résistance, je l’entends mettre à jour l’individu pour continuer à croire à la construction d’un monde vivable.
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