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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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23 novembre 2023

De tout un peu, hôpital, ordinateur, cinéma…

Bernard M.

Me voici revenu de mon séjour toulousain de la semaine dernière.

Il avait d’abord pour objectif un bref séjour en clinique vendredi pour une intervention. Rien de très méchant a priori. Mais voilà, cela touchait au cœur. Et le fait que cela soit sur un organe vital plus que d’autres, a été source d’une anxiété fort désagréable dans les jours qui ont précédé. Je n’ai pas pu m’empêcher de me faire des films sur le thème : et si ça se passait mal, et si, et si… D’autant que les documents préparatoires, les diverses autorisations ou décharges à signer, mentionnent évidement toutes les possibles horreurs qui pourraient suivre un éventuel problème pendant l’intervention. Entré à la clinique à sept heures, j’en suis sorti à quinze, sans douleur, sans fatigue particulière. L’exploration coronarographique effectuée a montré que le scanner réalisé quelques semaines plus tôt avait surévalué le problème, ce qui est, parait-il, fréquent, d’où la nécessité de cet examen plus lourd, mais beaucoup plus fiable et précis. Et il n’a pas été nécessaire de me poser un stent comme cela était envisagé. Donc je ressors de là plutôt soulagé…

J’en ai profité pour aller m’acheter un ordinateur. Achat indispensable, au vu de l’état de mon ordinateur actuel. Il a été bricolé après ma mégapanne de l’été et la perte de beaucoup de mes données. Mais je n’étais plus en confiance. Il y avait un problème de batterie, elle ne rechargeait plus, un problème d’écran sur lequel était apparu et se développait chaque jour un peu plus, une grosse ligne noire de très mauvais augure, sans parler de divers autres signes de faiblesse. Mais l’achat fait, il reste à tout réinstaller. Je m’y suis collé hier, dès mon retour, et j’ai continué une bonne partie de la journée d’aujourd’hui. Je me débats. J’ai l’impression que tout est de plus en plus compliqué. Sur tous les logiciels s’invitent des tas d’options dans tous les sens, des sophistications qui me paraissent parfaitement inutiles, des compléments dont l’objectif est sans doute de nous pousser à acquérir d’autre chose, des invitations à synchroniser à tout va, ordinateurs, téléphones, drive… Je m’y perds ! Est-ce que tout ça est utile et que je n’en vois pas l’intérêt parce que je suis vieux et dépassé ? Ou bien, comme je le crois plus volontiers, est-ce que la plupart de ses propositions sont largement inutiles, qu’elles ne visent qu’à accroitre notre dépendance aux technologies et à ceux qui les vendent ? Ah s’alléger, se simplifier la vie, alors que tout concourt à la compliquer !

Et puis il me faut me retrouver dans mes fichiers et mes dossiers, tenter de profiter de l’occasion pour simplifier, mettre un peu d’ordre. J’ai perdu beaucoup de documents lors du crash, j’ai pu en reconstituer certains à partir de vieilles sauvegardes, de documents partagés, et, pour ce qui est de l’APA, d’envois que m’ont faits Elizabeth ou Pierre.

Tout ça est très long et fastidieux. Au point qu’à un moment m’a traversé une furieuse envie de me débarrasser de cette dépendance technologique. Plus d’ordinateur, plus de téléphone, mais des livres et des cahiers, des stylos et des crayons, des rencontres avec les gens, uniquement en vraie présence, des marches dans la campagne et la forêt, la simple présence au monde dans l’ici et maintenant, de toutes les fibres du corps, dans l’air qui fouette le visage, au milieu des odeurs et des bruits de la nature. Mais tout ça n’était même pas un fantasme. Je suis bien trop attaché à mes implications sociales et culturelles de tous ordres. Je ne me vois pas en ermite au fond des bois. Mais, il n’empêche, l’image en est passée en moi, juste une image comme une délicate bulle de savon qui éclate presque dans l’instant qui l’a vu naître…

Moments de cinémas aussi pendant ce séjour toulousain. Nous avons vu L’enlèvement, de Marco Bellochio, une superbe fresque aux somptueuses images dans la Rome du 19e siècle, d’après l’histoire véridique d’un jeune juif, qui, parce qu’il était censé avoir été baptisé à la naissance, est emmené depuis sa Bologne natale dans un internat de catéchumènes où l’on va faire de lui un prêtre catholique. Les soubresauts de l’histoire s’invitent dans le récit et l’on assiste ainsi à la fin des états pontificaux, à la marche vers l’unité italienne. La mise en scène est magnifique et le récit habilement mené. C’était en tout cas une excellente façon de passer la soirée à la veille de mon intervention, un voyage dans le temps et l’espace qui a su m’éloigner de mes inquiétudes pour le lendemain. Et le samedi, nous sommes allés voir Little girl blue de Mona Achache. C’est un film qui, sur le moment, m’a moins séduit, car il souvent peu plaisant à regarder, ce qu’il raconte étant plutôt sombre. Mais c’est un film profondément original, cinématographiquement passionnant et qui, en outre, ne peut que passionner les membres de l’APA du fait de son sujet. Marion Cotillard y est assez fabuleuse dans la façon de s’identifier en Carole Achache, la mère de la réalisatrice dont est racontée l’histoire. Je vais tâcher d’écrire rapidement une note pour le présenter sur le site de l’APA, car il est probable qu’il ne reste pas très longtemps sur les écrans et j’ai envie de contribuer à ce qu’il soit vu largement.

Et tout cela sur un fonds pas vraiment gai. Les nouvelles du monde n’ont rien de rassurant (euphémisme !). La situation au Moyen-Orient, l’Ukraine qu’il faut se garder d’oublier, cet affreux Milei élu en Argentine dont il reste à espérer qu’il n’est pas annonciateur d’autres horreurs comme un retour trumpiste aux USA ou une Marine chez nous… Et bien sûr, encore plus globalement, il y a le réchauffement climatique qui semble s’accélérer et le cortège de crises qu’il porte avec lui. J’ai bien aimé la façon dont Pierre, s’appuyant sur des propos de Barbara Cassin sur la nostalgie, concluait son dernier billet. Hier on pouvait encore croire à demain, c’est de plus en plus difficile aujourd’hui. C’est dur pour nous tous, mais je me dis que ça l’est plus encore pour ces enfants que nous voyons croître autour de nous, s’éveiller à tout ce qui est beau, prendre leur envol dans la joie et l’enthousiasme, mais comment ressentiront-ils tout cela une fois devenu adolescents et que sera leur vie de jeunes adultes au mitan du siècle…

Aller foin de pensées mauvaises, je laisse ici mes écritures et pars à ma séance de yoga, un décentrement/recentrement qui sera bienvenu…

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