Chroniq’hebdo | De la sexualité, de la poésie, de la musique et de Paris
Pierre Kobel
Il y a peu, Bernard s’interrogeait quant à l’allure poussive de la collecte Écrire la sexualité. J’y reviens alors que nous en sommes à près de vingt contributions et que des textes forts, qui évoquent des vécus douloureux, sont proposés. Certes, je le répète, et nous le savions en proposant cette thématique, le sujet n’est pas facile. Il reste encore un mois pour oser écrire ici ce que sont les arcanes d’une part intime, souvent secrète de nos existences. À l’heure des procès multiples post-metoo en balance d’une sexualité exposée sans mesure dans les médias au gré des publicitaires et d’émissions racoleuses, il nous reste encore à dire avec toute la palette de nos écritures, ce que ce sujet exprime de nos existences, de leurs déséquilibres comme de leurs forces, de leurs failles comme de leurs bonheurs, de leurs mystères et de leurs découvertes.
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Pour la troisième semaine consécutive, je reviens aussi à la poésie qui occupe beaucoup de mon temps durant ces dernières semaines.
C’est une invitation à participer au journal de LUBP TV, une télévision locale qui se diffuse sur Internet. Ses acteurs veulent introduire la poésie dans leurs programmes et m’ont demandé conseil.
C’est une soirée avec l’association le Capital des Mots invitée à l’Ours et la Vieille Grille, librairie et lieu culturel. Une petite salle, mais pleine. Un public attentif et intéressé. Je peux faire un entretien avec Jean-Pierre Siméon, le directeur de la collection Poésie/Gallimard. Je n’ai pas eu à lui poser toutes les questions que j’avais prévues tant l’homme est disert de sa passion et prompt à les anticiper. Mais quel plaisir d’échanger avec un intellectuel qui ne se paye pas de mots et sait rester simple, accessible, attentif aux autres.
Loin de toute prétention, j’éprouve de la satisfaction à m’impliquer plus avant dans le service de la poésie en particulier, et des mots en général.
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Autre plaisir même si je n’ai là aucune autre pratique que celle d’auditeur, c’est celui de la musique. Nous allons écouter un ensemble polyphonique dont font partie des proches à Saint-Louis en l’Île. Jeux des voix dans la nef, mise en écho de celles des enfants et des adultes, participation du public. Je me laisse aller à cet univers qui donne à s’évader psychiquement et spirituellement.
Nous revenons par une longue balade via les bords de Seine, le Louvre et les Tuileries jusqu’à Saint-Lazare. Nous ne sommes pas loin d’Orsay où nous ferons bientôt partie des VIP qui crânent devant les pauvres qui attendent dans le froid comme l’a fait Anne-Claire avec les siens. 😊