Hiver
Bernard M.
C’est l’hiver.
Enfin, une sorte d’hiver…
Celui qui donnerait envie d’aller dans un véritable hiver, d’ouvrir les yeux le matin sur un paysage tout blanc, de gober des flocons qui tournoient, de marcher dans le grand silence d’après la neige. Celui que j’ai aperçu l’autre jour au loin lorsque les Pyrénées se sont découvertes, étincelantes de neige. Vague projet d’y aller quelques jours, mais les contraintes de divers rendez-vous médicaux, dentaires, apaïstes ou familiaux, ici, à Toulouse ou à Paris, ne laissent guère de créneaux.
Car l’hiver ici, pour l’instant, après beaucoup, beaucoup d’eau, est un hiver de brouillard. Avant-hier le temps s’est un peu levé dans l’après-midi, hier pas du tout. Un froid un peu insidieux, désagréable, pas le froid tranchant des journées de grand soleil hivernal.
Un temps qui incite à rester chez soi. Se mettre pendant les longues soirées avec un plaid sur le canapé du salon devant la télé et à avaler des séries. En ce moment nous sommes dans Babylone-Berlin un coffret de 28 épisodes, reçu à Noël en cadeau de celui de nos fils qui a habité trois ans à Berlin. C’est une intéressante et trépidante évocation de l’Allemagne de la République de Weimar, en 1929, avec ses conflits sociaux, ses forces sous-jacentes préludant à la montée du nazisme, ses personnages traumatisés et marqués physiquement par la guerre… Décidément j’aime bien les séries (quand elles sont bien faites), j’aime de pouvoir m’immerger de façon un peu prolongée dans un monde donné, de suivre de nombreux personnages au fil de multiples rebondissements (pas toujours complètement crédibles, mais bon !). On déguste deux épisodes par soirée, soit un peu moins de deux heures de visionnage. Hier on s’est retenu de se lancer dans un troisième, car l’épisode se terminait en plein suspense. Mais point trop n’en faut… Car on aime aussi garder un peu de temps de veille pour s’évader ailleurs en compagnie d’un bon livre sous la couette…
J’ai passé une bonne partie de la journée brouillardeuse d’hier à refaire une brochure présentant les diverses dimensions de l’activité de l’APA et qui nous sert lorsque nous rencontrons des partenaires ou financeurs potentiels. Ça m’a pris assez longtemps, car je ne maîtrise pas bien le logiciel Publisher avec lequel elle est conçue. J’ai aussi passé beaucoup de temps ces derniers jours sur divers autres travaux pour l’association, autour de la préparation de la prochaine Faute à Rousseau, pour le livre que nous préparons pour les 30 ans de l’APA, pour la mise à jour du site. Je suis à la fois content d’avoir fait tout ça et en même temps agacé parce que ça m’a détourné d’autres choses plus créatives que je souhaitais faire : travaux de retouche et recadrage sur mes photographies, rédaction d’un écho de lecture qui est en panne depuis avant les fêtes, écritures personnelles et reprise de la transcription commentée de journaux anciens, ce qui, pour le coup, est en panne depuis bien plus longtemps. Je constate mon tropisme à aller d’abord vers les tâches plus cadrées, indépendamment de leur urgence objective et je trouve ça dommage.
Ce matin le brouillard est moins épais. Au lever les arbres du jardin étaient ourlés de givre, les toits sur la place et les voitures également finement blanchis. Oui, le brouillard s’est déchiré le temps d’écrire cette chronique et voici maintenant un beau ciel clair. Allez, je vais sortir de devant mon écran et de toutes ces « apaïsteries » un peu trop envahissantes et en route pour monter au lac tout à l’heure et y respirer l’hiver…
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