Nucléaire : il faut ce qu’il faut ou non merci ?

Bernard M.

Je me questionne pas mal sur le nucléaire en ce moment. J’ai lu la bande dessinée très pédagogique de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain Le monde sans fin. Intéressant et parfois pas très simple techniquement. Jancovici est représentatif de ces écolos pronucléaires qui affirment que le recours au nucléaire est impératif pour décarboner l’économie et pouvoir lutter contre le réchauffement climatique. J’ai vu par ailleurs un très intéressant documentaire sur Arte : Nucléaire : une solution pour la planète ? qui aborde le même questionnement, mais débouche sur des conclusions plus réservées quant à la nécessité du nucléaire. Même si les risques sont considérablement minimisés avec des centrales de technologies différentes et beaucoup mieux sécurisées que ne l’étaient Tchernobyl ou Fukushima, il n’empêche que les conséquences d’un accident que l’on ne peut tout de même jamais exclure totalement, peuvent être terriblement et durablement dévastatrices. D’autant que les situations de guerre, comme nous le rappelle cruellement l’Ukraine, peuvent donner lieu à catastrophe, intentionnelle ou pas. Si l’on ajoute à ça le problème du traitement des déchets qui semble extraordinairement compliqué et implique pour pouvoir être à peu près sécurisé la mise en place de dispositifs extrêmement lourds, sophistiqués et coûteux, on se dit qu’il faudrait tout de même vraiment parvenir à éviter cette fuite en avant dans le nucléaire. Le documentaire d’Arte évoquait aussi les solutions alternatives développées en Allemagne pour amorcer la décrue du charbon, encore très présent et très émetteur de CO2 et favoriser les renouvelables. Il était intéressant de voir combien cela s’appuie chez eux sur des actions décentralisées, des coopératives locales, des initiatives citoyennes, sans doute est-ce cela la clé, dont la France, paralysée sur ce plan par ses traditions ultra-centralisées, devrait prendre de la graine…

Et voilà, sur ce fonds terrible de guerre, à la fois très proche et en même temps lointaine, car ce n’est pas nous qui recevons les bombes, nos élections qui arrivent. Terrible de voir combien l’abstention, le désintérêt semblent devoir être le premier parti de France. Et combien aussi de considérations nauséabondes se sont invitées dans la campagne. Pour ma part j’ai un moment pensé voter Mélenchon, avec ce vague espoir qu’il se glisse au second tour et qu’il nous permette de ne pas voter Macron le 24 avril. Mais je n’y crois pas et donc je voterai Jadot. Ce qui me frappe c’est que pas une seconde, moi qui fus un électeur régulier et fidèle du PS, je n’ai pensé voter Hidalgo. Non qu’elle démérite et je la trouve même courageuse de s’accrocher avec détermination, mais c’est comme si elle était effacée de la carte. Il y a pas mal de tristesse dans tout ceci et j’en veux à la gauche de ne pas avoir été capable de monter une candidature commune, Mélenchon sur ce plan porte une lourde responsabilité et c’est aussi pour ça que je n’aurais vraiment pas envie de glisser un bulletin à son nom dans l’urne.

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• Dargaud | Le monde sans fin

Comments

[Bernard M]

Il n'est pas très habituel d'être le premier à commenter son propre billet !

Mais il se trouve qu'au cours de la journée d'hier j'ai changé mon choix de vote !

Je m'en vais finalement aller voter Mélenchon tout à l'heure.

Avec un unique argument : une voix de plus ou de moins pour Jadot ne changera rien. Cela ne change rien à ma préférence d'origine mais des voix en plus pour Mélenchon pourraient faire qu'il se glisse finalement au second tour. Le fameux "trou de souris". Je n'y crois guère mais après tout si beaucoup de gens font comme moi à la dernière minute, sait-on jamais... Ce serait tellement bien de ne pas avoir à voter Macron au second tour par obligation, juste pour éliminer Le Pen.