Ce qui nous arrive est exceptionnel
Élizabeth L.C.
On est là à gémir et à se plaindre, à vouloir à toute force revenir à une vie « normale » (c’est quoi le normal ?) et on ne se rend pas compte qu’il nous arrive quelque chose d’exceptionnel. Une pandémie mondiale ! Bien sûr, des épidémies mondiales sont déjà survenues dans l’histoire de l’humanité, et elles ont fait des millions de victimes, mais elles n’avaient pas cette instantanéité. Et le facteur différent aussi, c’est la gestion de la crise sanitaire par les gouvernements. Je ne cherche pas ici à évaluer (et j’en serais bien en peine) si les mesures prises ici ou là sont justifiées et/ou efficaces. Ce qui m’occupe, c’est que des pratiques nous ont été imposées et comment nous les subissons. Dont la moindre n’est pas cette réclusion forcée dont on ne peut sortir qu’au compte-gouttes et à coup d’attestations absurdes et infantilisantes. (NB : on me dira qu’on va y échapper à partir du 15 décembre ; mais rien ne dit que ce sera définitif…) Il y a deux volets à cette situation, le front intérieur avec tout ce que l’enfermement engendre de réflexions sur notre fragilité, notre finitude, notre capacité à vivre l’isolement ; et le front extérieur avec ce que la crise sanitaire révèle des dysfonctionnements de nos démocraties et des menaces qui pèsent sur elles. J’aimerais bien arriver à croire que d’un grand mal (la pandémie) puisse sortir un grand bien (un changement radical de système sociétal qui laisserait une perspective d’avenir à la planète). Mais franchement, j’ai du mal.
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