Ras-le-bol
Bernard M.
Il y avait les lassitudes…
Aujourd’hui c’est le ras-le-bol qui s’impose.
Hier soir c’était la déclaration du Premier ministre annonçant le report d’une partie des allègements du confinement qui devaient intervenir le 15 décembre. Je ne remets pas en cause les mesures prises. Je n’ai nulle qualité pour les juger et ne sais si la situation sanitaire les impose vraiment. Quoique, pour ce qui est de la fermeture maintenue des cinémas, des théâtres, des musées, j’ai de sacrés doutes. Certes, du coup, comme il n’y a rien à faire on ne bouge pas, on reste dans son cocon…
Toujours est-il qu’on n’en peut plus…
Je ne suis pas très tactile et pas trop gêné du coup par la distanciation sociale et la disparition des bisous à tout va ou des poignées de main. Mais les masques ! Ras-le-bol des masques ! On a l’impression d’être comme des fantômes, comme des zombies. On ne reconnait pas les gens au premier coup d’œil. On s’entend mal quand on se parle. Les lunettes, souvent, s’embrument de buée. Oui ras-le-bol. Jusqu’à quand faudra-t-il se balader ainsi ? Et, en même temps, paradoxe, lorsqu’on croise de près une personne démasquée, on a un mouvement de recul, comme si, déjà, on avait intégré le fait d’être masqué comme la norme.
La morosité se transforme en déprime.
On préparait notre montée à Paris pour la fin du mois. Même si les déplacements interrégions restent autorisés, nous avons du coup hésité un moment. Finalement nous allons y aller quand même. Car nous avons des choses à régler concernant nos vieux parents que l’on ne peut faire à distance et puis ça nous semble important de les voir. Idem aussi pour les enfants et petits-enfants, Skype c’est bien, mais ça ne suffit pas…
On y va aussi parce qu’on n’en peut plus de ne pas bouger d’ici, aussi agréable soit l’endroit.
Mais qu’y ferons-nous ? Je pense que nous ne brasserons pas les générations. On n’amènera pas les petits chez les anciens. On fera des petits repas de fête de chaque côté et basta. Le voyage à Paris c’était aussi l’aération culturelle, les cinémas, quelques expos, un théâtre peut-être. Tout ça tombe à l’eau, évidemment. Et en soirée on sera coincé dans notre petit pied-à-terre parisien où l’on n’a pas la télévision, pas de box internet. Il y aura intérêt à sacrément se munir de bouquins !
Mais on va abréger notre séjour sûrement.
Pour faire bonne mesure ici ce matin c’est le vent, la pluie et pas qu’un peu… Normal c’est de saison. Mais ça n’aide pas. Il est neuf heures et tandis que j’écris, je regarde la place à mes pieds, aucun piéton, de rares voitures qui passent phares allumés… Et il parait que ça va durer comme ça pendant plusieurs jours…
Bon, il reste à espérer qu’après l’annus horribilis advienne des temps plus cléments, lorsque le vaccin sera là, lorsque reviendra le printemps. Espérons !