Et donc, quid, une fois la transcription terminée ?
Bernard M.
Ça y est. J’ai terminé la transcription de mes journaux d’adolescence. C’était un pensum ce boulot : j’avais à la fois envie de faire cette transcription pour la déposer à l’APA tout en ne cessant de m’interroger sur l’intérêt que cela pouvait représenter. Mais comme je l’avais largement avancée, il m’aurait paru idiot de ne pas finir. J’en étais aux dernières pages du tout dernier cahier, celui de 1970, centré sur mon amour manqué avec C., un beau cahier grand format rigide qui avait remplacé les cahiers de brouillon dépenaillés des années antérieures.
Agréable surprise ce matin quand je me suis décidé à m’y remettre. J’étais encore plus avancé que je ne croyais. En vérité il ne restait qu’une seule entrée, une seule page à saisir. Autant dire rien ! Du coup, cela me parait étrange que je n’ai pas achevé plus tôt. Comme si un écran s’était interposé pour repousser à plus tard le moment où il faudrait s’occuper d’en faire quelque chose, l’imprimer, le relier. Et le déposer. En tout cas c’était le but.
C’est un assez long texte finalement. Cela fait 200 pages en Times New Roman 11. Je l’ai complété de notes, soit pour donner des explications de contexte, soit pour donner mon regard d’aujourd'hui sur ce que j’écrivais il y a plus de 50 ans. Ces notes ont été parfois laborieuses à rédiger, elles ont largement ralenti la progression de mon travail mais je pense que ce regard décalé, à distance, ce dialogue entre le passé et l’aujourd’hui, ajoutent de l’intérêt à l’ensemble.
Mais il me reste des points à trancher avant de déposer éventuellement. Sous quel nom ? Reprendrais-je le pseudo utilisé pour un précédent dépôt ? En choisirais-je un nouveau ? Faudrait-il anonymiser les noms ? Pas nécessaire je pense si ce texte reste dans les profondeurs de notre magasin d’archives, ne tombant que sous les yeux d’hypothétiques et rares chercheurs. Mais si, comme on en évoque désormais la possibilité et comme certains nous le réclament, l’APA décide de mettre en ligne, en libre accès, une partie de son fonds ? Ce serait optionnel bien sûr. Personnellement je n’aurais pas d’objection à partager ce texte, au contraire, je trouve que ce serait lui donner vie, mais alors évidemment il faudrait qu’il soit nettoyé de la plupart des noms, à l’exception de ceux des personnes publiques. Mais ça m’ennuie terriblement de devoir survoler toutes ces pages pour quelques bricoles à changer.
Et puis bien sûr je m’interroge sur tous mes autres journaux… Ceux tenus en 1974-1975 en un moment où je n’allais pas trop bien, je les avais appelés Les cahiers de guérison, leur attribuant une hypothétique valeur thérapeutique. Il y en a d’autres tenus entre 1978 et 1986. Je ne crois pas que je vais me lancer dans une transcription, c’est trop lourd et cela risquerait aussi d’être un peu déprimant. Peut-être les déposerai-je tels quels ? Ou pas. Je ne sais pas. Plus tard, lorsque j’ai repris une écriture de journal, à partir de 2003, c’est autre chose, car alors je me suis mis à écrire plutôt des sortes de chroniques, un peu plus travaillées, journal personnel plus que journal intime, l’écriture pour soi mais pour les autres aussi. Les pages sont, pour la plupart mises en ligne sur des blogs successifs, tout est déjà saisi puisque l’écriture s’est effectuée directement sur un traitement de texte, tout est imprimé déjà en plusieurs exemplaires, y compris les pages restées hors ligne. Bref, prêt pour un dépôt. Si je le voulais. Je laisse tout ceci mûrir encore un moment…
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