L’univers à portée de main
Catherine Bierling
Toute l’année, je rêve de l’été dans les Cévennes. De soleil, de chaleur et de baignades dans les rivières. Malheureusement, en ce qui concerne la chaleur, cette saison dépasse toutes mes espérances et me force à rester cloîtrée dans la maison aux murs épais, toutes fenêtres closes jusqu’aux heures du soir où l’on peut enfin sortir goûter à un soupçon de fraîcheur.
La semaine passée, un vent violent soufflait jour et nuit. Descendant vers la rivière en fin d’après-midi, je songeais que si le feu prenait quelque part, ce serait vite un désastre pour les forêts environnantes. Je me retourne alors vers le village et découvre qu’il est surmonté d’un énorme panache de fumée grise, noire, brune, orangée qui semble surgir juste derrière les premières collines entourant le village. En fait, le feu s’est déclaré à une dizaine de kilomètres d’ici, mais on a vraiment l’impression qu’il est à nos portes. Le nuage de fumée finit par cacher le soleil et tout le paysage prend une teinte rouge orangé, passablement angoissante. Les sirènes des pompiers qui arrivent en renfort retentissent sans cesse et nous guettons les passages des Canadairs, espérant qu’ils viendront bientôt à bout de l’incendie.
Celui-ci n’a été maîtrisé que dans le courant de la journée suivante, plus de 700 hectares de pinèdes hautement inflammables ont brûlé. On entend à la radio que ce sont à présent les Landes qui brûlent et j’imagine la panique des gens touchés de près par ces feux multiples.
Pour me changer les idées, je lis un livre de Christophe Galfard, un disciple de Stephen Hawkings : « L’univers à portée de main » (2015) qui me permet de rêver et de m’évader vers des horizons fort lointains.
Je dois avouer que mes connaissances très restreintes en physique ne me permettent pas de tout comprendre. Mais le peu que j’en saisis me lance sur la pente d’une rêverie qui remet nos petits problèmes humains à une plus modeste place. D’un style enjoué et familier, Christophe Galfard encourage le lecteur à se projeter sans peur dans le cosmos, puis dans l’univers de l’infiniment petit jusqu’à ce qu’il ait l’impression de saisir un peu ce qui se passe ; le cas échéant à partager les questionnements des chercheurs, s’étonnant eux aussi parfois du comportement fantasque des particules élémentaires et des galaxies, espaces courbes et trous noirs…
Le nouveau télescope Webb vient de nous envoyer des photos des débuts de l’univers. (Comment est-ce possible ??) Ces photos me font rêver elles aussi. Nous sommes si petits, si vulnérables sur notre petite planète magnifique. Nous y serons bientôt 10 milliards d’humains. Le soleil s’éteindra dans 5 milliards d’années, ce qui nous laisserait encore de la marge. Mais j’ai bien peur qu’en tant qu’espèce, nous ne tenions pas jusque-là…
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Wikipédia | Christophe Galfard