Été indien
Bernard M.
Nous bénéficions ici depuis une bonne semaine d’un temps extrêmement agréable, beau et pas trop chaud, une sorte d’été indien…
Nous en avons dimanche profité pour faire un tour à une manifestation très plaisante dans notre région, qui a lieu tous les ans le premier dimanche d’octobre, la journée portes ouvertes de Ferme en ferme en Montagne Noire. Quelques exploitants agricoles et deux viticulteurs accueillent le public, font visiter leur ferme, expliquent leur travail, certains organisent une restauration sur place avec des produits de leur exploitation. Bien entendu on peut aussi acheter leurs produits en vente directe. Nous avons commencé par un viticulteur du Cabardès qui fait un vin que nous aimons bien, puis nous sommes montés chez un éleveur d’agneaux et enfin dans une exploitation un peu plus haut dans la montagne où sont élevés des cervidés. Nous sommes revenus avec la glacière pleine et surtout enrichis des explications et commentaires sur les façons de travailler de ces agriculteurs. Le beau temps aidant, la journée a eu manifestement beaucoup de succès cette année.
Nous sommes aussi montés au petit lac de montagne (enfin de modeste montagne, 650 m d’altitude) aux abords plus sauvages que le lac de Saint-Ferréol, tout proche de chez nous. Les lacs sont spécialement bas. C’est toujours le cas après l’été, mais cette année c’est beaucoup plus spectaculaire. À St Fe je me demande si nous n’allons pas bientôt apercevoir le haut de la pyramide qui, au fond du lac, marque le point de jonction des trois départements de l’Aude, du Tarn et de la Haute-Garonne. Au Lampy les rochers sur lesquels nous aimons nous installer et desquels nous plongeons habituellement sont carrément hors eau. Nous avons fait le tour du lac en restant sur les berges asséchées, beaucoup plus rapidement que lorsque l’on suit le chemin habituel qui passe dans la forêt. On s’est posé un moment pour un petit bain. Ça commence à être bien frais ! Un peu plus froid qu’en Bretagne cet été. 15, 16 degrés je dirais. Ça saisit malgré l’entrée progressive, l’eau enserre et contracte les muscles, étreint la nuque. Je n’ai pas nagé longtemps et suis resté près du bord, là où j’aurai pu reprendre pied en cas de besoin. Mais que c’est roboratif, que l’on se sent bien lorsqu’on sort, quel plaisir alors, par contraste, de se sentir rapidement réchauffé par un soleil généreux.
Mardi nous avons fait une belle randonnée là encore sur les hauteurs. Temps délicieux. Ciel sans nuage et d’un bleu très intense. Beaux aperçus sur les Pyrénées au pied desquelles traînent encore des bancs de brume. Pas de vent, au point que les éoliennes sous lesquels nous sommes passés ne tournaient pas, nous laissant écouter le silence. Longs passages en forêt aussi, beaucoup de résineux, zones sombres et pas très plaisantes, mais aussi quelques belles hêtraies, quoi de plus beau que les hêtres…
Nous travaillons aussi pas mal dans le jardin, transfert de plusieurs pieds de framboisier, coupes diverses et nettoyages indispensables avant des départs qui vont nous tenir assez longtemps éloignés d’ici, une petite semaine rando et thalasso au Pays basque puis un séjour parisien d’une quinzaine de jours. J’ai noté une pilée d’expositions que j’aimerais voir en espérant que les diverses obligations familiales qui nous conduisent à Paris nous en laisserons le temps.
Rêverie sur mon vieux fantasme du don d’ubiquité ou du moins de télétransportation. Clic-clac, un jour ici à profiter de ma belle région, à la seconde d’après là-bas pour profiter de telle expo ou de tel spectacle toulousain ou parisien, clic-clac, me voici de retour, sans les sacs à préparer, sans le stress des départs, sans le bus, sans le train, sans les attentes en gare et les trajets en métro…
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