Soirée tourangelle
Brigitte Fauquet
À Molineuf, quel joli nom et comme ça chante !
Un concert donné dans une très vieille petite église de campagne butée sur sa colline, dédiée à Saint Secondin, – je me demande aussitôt en quoi il était second – et s’élèvent des sons étranges émis par deux jeunes musiciens, un violoniste, un violoncelliste, sympathiques, qui ont mis au point un programme original, mi – folklorique, mi contemporain, je ne sais du coup où j’en suis, que ce soit à cause de cette musique dont je ne saisis pas l’unité ou est-ce le fait de me trouver là, après une longue période de retrait, de façon fortuite, je n’avais pas prévu d’aller au concert, ça s’est fait comme ça, et puis cette rencontre de hasard, aussi, avec cette personne à côté de moi, qui m’a adressé la parole et à qui j’ai répondu de façon naturelle, ça allait de soi, une personne pas toute jeune, mais ses yeux bleus pétillent et sa voix sourit comme ses lèvres, elle est veuve, me dit-elle et vit dans le coin depuis 40 ans, nous nous trémoussons ensemble sur les bancs durs de l’église, en rions ensemble et puis après le concert, un pot offert par une association locale au beau milieu d’une prairie qui flanque l’église et qui juchée sur sa butte domine les champs de lin pas encore coupés, d’où la vue s’étend jusqu’à la barrière verdoyante de la Cisse, un petit ru, et la colline à gauche, où se trouve, me dit-on, un carmel, tenu par une agrégée de philo, voyez-vous ça, tout ça entre une coupe de Vouvray et quelques biscuits de fromage, nimbé par le soleil de 8 heures du soir, dans la lumière douce d’un jour finissant, j’en suis toute étourdie !
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