Vais- je devenir addict aux séries ?

Martine B.

Par principe je ne regarde jamais de « séries » à la télé ou ailleurs. Il y a quelques années j’avais tenté de voir les séries américaines Six feet under, mais je m’en étais lassée.

Je sais qu’il en existe, me dit-on, de très intéressantes, mais mon temps de « cerveau disponible » étant limité, je faisais d’autres choix.

Or il se trouve que depuis 15 jours je suis scotchée à la série En thérapie réalisée par Olivier Nakache et Éric Toledano pour Arte.

Tout se passe à Paris dans le cabinet d’un psychanalyste au lendemain des attentats islamistes de novembre 2015. Les clients se succèdent dans son cabinet : une chirurgienne ayant opéré des survivants du Bataclan qui fait un transfert sur le psychanalyste, un flic de la BRI intervenu lui aussi au Bataclan qui pète les plombs, un couple au bord de la rupture, une jeune championne de Natation aux prises avec son entraîneur. Le psychanalyste lui-même touché par les répercussions liées aux attentats et ses problèmes de couple se fait analyser par une amie psychanalyste pour supporter la situation.

Une mise en scène sobre, des dialogues profonds et percutants, des jeux d’acteurs forts, justes et émouvants m’ont fait changer d’avis. Vivement la série de jeudi sur Arte il y aura en tout 35 épisodes !

Ne dit-on pas qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ?

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Comments

[Bernard M]

En réponse à Martine B. je dirai que pour ma part je n'oppose pas les deux modes, les deux plaisirs. Les séries c'est la vision dans le temps long, l'attachement progressif, de rebondissement en rebondissement, aux personnages et à leur monde, le livre c'est plus l'attachement immédiat, ponctuel, le temps du récit. Les séries c'est 21-23h, en partage (comme l'était en d'autres temps le cinéma, le théâtre, la sortie au restaurant), les bouquins, c'est après, plus tard, seul avec soi-même, plus intime, dans le cocon du lit.

Après, c'est une question de talent des auteurs, mais il est vrai que, du moins pour la stimulation de l'imagination, le livre et la littérature l'emportent souvent.

[Nadine P.]

J'ai peur d'être addict en toute conscience, sachant pouvoir facilement l'être à l’avance c'est pour cette raison que je regarde, avant de me lancer, combien d’épisodes jusqu'au final il y aura dans les rares séries que je regarde.

D'où l'envie de regarder "En thérapie" : regard sur la première diffusion qui me plaît, 35 épisodes / 25 minutes, ça ira !

Je n'ai pas pu la lâcher. On parle beaucoup du contenu, des personnages, moi ce qui m'a frappée c'est l'image, ce sont les GROS plans parfois soudains qui nous rapprochent des histoires, des visages et du canapé et les silences, le temps de prendre le temps pour dire, comme "un direct", l’absence de musique (ouf !) en dehors de la fin de séance quand elle se profile. Vue intime et lente sur un monde pourtant totalement secoué.

Et bien sûr, l'actrice incroyable Céleste Brunnkell, un grand talent déjà.

Un bon moment.

[Martine B.]

Je crois que je vais savoir résister aux séries (sauf exception) car ce serait au dépend de la lecture qui me permettent davantage, me semble t-il, "de sacrés envolées dans des mondes variés" comme dit Bernard M.

Le style, l'univers des écrivains me paraissent plus riches, plus propices à l' identification et à stimulation de l' imaginaire.

[Anne P G]

Nous n'avons pas de télévision, c'est dire que les séries... Et pourtant, nous aussi avons passé des heures devant notre ordinateur : "En thérapie" nous a touchés, profondément. J'ai hâte déjà qu'existent d'autres saisons ! Cette universalité a quelque chose à voir avec le journal intime... l'autobiographie, bref, l'APA. J'aime quand la fiction vient enrichir le vécu. Et le titre de Martine, pour cette entrée de blog, est particulièrement bien choisi ! Moi aussi me suis interrogée. Suis-je en train de devenir addict ? Je l'ai été, pour ces premiers épisodes que l'on peut voir en replay !

[Bernard M]

C'est tout de même très atypique comme série. J'ai un ressenti contrasté. Certaines séquences passent très bien, pour d'autres c'est moins évident, ça parait plus artificiel. Dans l'ensemble j'aime bien les séquences Mélanie Thierry et celles de la jeune fille. Je suis plus réservé sur celles du couple et surtout sur l'échange entre les thérapeutes qui clôt chaque soirée mais je n'ai pas encore tout vu.



Sinon moi je deviens très séries et notamment depuis le confinement. Elles permettent de sacrées envolées dans des mondes variés. J'ai bien aimé les polars d'Engrenages, les publicitaires américains de Madmen, la politique fiction américaine de House of Cards et me suis spécialement régalé de Baron Noir, bien de chez nous. Par contre plutôt déçu par Dix pour Cent.