West Side Story, essai comparatif

19 décembre 2021

West Side Story, essai comparatif

Elizabeth LC.

Pourquoi diable refaire West Side Story, soixante ans après ? J’ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne trouve pas de réponse satisfaisante. Je suis allée voir hier soir le film de Spielberg : il n’est pas mauvais, loin de là. Les scènes chantées et dansées sont très réussies, les chorégraphies entraînantes. Dans ces passages, je retrouvais l’enthousiasme de mes quinze ans, lorsqu’après avoir vu West Side Story une première fois, j’avais fait des pieds et des mains pour le revoir encore et encore (et bien sûr je connaissais les chansons par cœur).

D’où vient alors que le reste du temps, j’étais presque au bord de l’ennui ? J’ai d’abord cru à d’inutiles longueurs dans les séquences parlées ; mais ayant dûment vérifié, je vois que le film de 2021 fait 157 minutes, contre 152 pour celui de Wise et Robbins en 1961. Il est probable que cela provient aussi de l’interprétation, j’ai trouvé le Tony 2021 insupportablement fade ; quant à Maria, elle est certes très jolie et sensible, mais incomparable à Natalie Wood. En fait, le seul personnage que j’ai trouvé à mon goût était Anita, qui déploie la même énergie passionnée que Rita Moreno en 1961 (et il ne m’a pas échappé que ladite Rita Moreno joue un rôle secondaire dans le remake, celui de Valentina).

En fait, je ne vois pas ce que le film de Spielberg apporte par rapport à l’ancien. À l’époque le WSS 1961 nous donnait à voir dans un style nouveau (je ne crois pas qu’on ait vu beaucoup de danse contemporaine à l’écran auparavant) une question sociale d’actualité. La version 2021 joue sur une approche vintage, cela n’empêche pas complètement d’extrapoler aux problèmes qui se posent aujourd’hui, mais cela introduit une distance. Au total, j’ai eu à voir dans ce film un plaisir de nostalgie, rien de plus… (et même la nostalgie n’est plus ce qu’elle était, lol).

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