Chroniq’hebdo | De l’écriture, de la correspondance et des vœux

Pierre Kobel

Je suis en train d’écrire avec un stylo plume qui vient de m’être offert et j’ai la possibilité d’utiliser ces cartouches à l’encre bleue nuit dont j’aime tant la couleur. Ce bleu a une intensité sombre dans laquelle je me reconnais bien, qui touche à la gravité et à une paix profonde à laquelle j’aspire, particulièrement grâce à l’écriture.

Il y a quelques jours, j’avais oublié mon carnet journal. Cela ne m’arrive jamais et cet oubli m’a mis profondément mal à l’aise même si j’avais d’autres supports pour écrire et si j’étais certain de retrouver le carnet sur la table où je l’avais laissé. J’ai besoin d’avoir avec moi ces pages comme j’ai besoin d’avoir des vêtements et certains autres objets. Ce n’est pas une simple panoplie, c’est une compagnie familière et rassurante.

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Également un grand plaisir à me voir offrir le gros livre Journaux intimes : raconter la vie qui recueille des exemples de ces écrits personnels, mêlant personnages publics et plus privés. L’APA a été mise à contribution avec la publication d’extraits de son fond. Je retrouve là mon attrait pour l’écriture au sens graphique du terme. Je peux rester longuement à regarder ces pages où court l’encre et s’allongent puis se suivent les lignes jusqu’à former une page qui dit beaucoup au-delà du sens des mots.

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Beaucoup de correspondances durant la semaine passée. Quelle place ont ces lettres parmi toutes mes écritures ? J’aime les écrire, me dévoiler un peu aux yeux des autres. Chacune contient un peu de moi, elle est une petite pièce d’un grand puzzle qui ne sera jamais terminé.

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JDS s’est fait vacciner ce matin. Troisième dose, un peu plus de protection. Cependant l’épidémie de Covid flambe de nouveau et on nous annonce un pic de la maladie pour la mi-janvier. On revient aux interrogations du début du premier confinement, à l’inconnu de l’avenir.

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À vouloir former des vœux pour Grains de sel, je suis déjà comblé par les propos de Marie-Françoise quand elle dit son attente et son plaisir de lire nos billets au fil des publications. Car c’est bien là mon vœu le plus cher que ce blog exprime la diversité des voix, des sujets et que cette diversité soit un mouvement de la parole et de la pensée, les deux s’alliant et se poussant de l’avant réciproquement. Propos graves ou légers, mélange d’anecdotes, de divertissement et de réflexions existentielles, voire ontologiques, perceptions plurielles du monde, de la société et/ou miroir de nous-mêmes, il s’est installé là un lieu d’échanges qui me réjouit, participe de mes journées et m’incite à renouveler l’appel à tous ceux qui ne le font pas déjà, à adresser leurs propres textes.

Alors bonne année 2022, amis de l’APA et de l’ailleurs ! Aiguisez vos plumes, aérez vos carnets, vos cahiers, dégourdissez vos doigts et vos claviers, connectez-vous sur nos ondes favorites et envoyez-nous vos récits, vos découvertes, vos enthousiasmes, vos colères, dans l’esprit de partage et de tolérance qui nous anime.

Je suis

Je suis le début
De toutes les histoires
Et la fin jamais achevée
De nos existences

Je suis l’enfance
Et le grand âge
Des traverses du temps
Et les mots pour le dire

Je suis le récit
Des matins et des soirs
Je suis les nuits de rêve
Et les musiques en moi

Je suis moi et tous les autres
Sable de nos cathédrales
Fragiles jusqu’à l’anonymat
Sur cette terre mouvante

Je suis mes amis
Qui sont en moi
Je suis mes poètes
Sang de ma langue

Je suis moi
Et je suis vous
Et l’année à venir
Debouts toujours !

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• Journaux intimes : Raconter la vie