Bribes de récits
Mireille Podchlebnik
L’écriture est un exercice difficile auquel je me heurte souvent tant l’incertitude et le doute m’envahissent et tant je suis happée en tous sens par des sujets variés et les évènements du quotidien.
J’admire le travail que Bernard a rapporté dans son récent billet, la méthodologie et la ténacité qui l’ont conduit à rassembler ses journaux pour réaliser un ensemble, une construction, un garde-mémoire précieux pour la transmission.
Un travail structuré et de longue haleine me tenterait bien, mais j’échoue en remettant sans cesse, et plus de vingt fois, sur le métier mon ouvrage !
J’avais commencé un jour un classement en triant les fiches de paie de mes parents, décidée à traverser les lieux, les métiers, les gens qu’ils avaient côtoyés afin de m’imprégner de leur vécu et puis, d’autres impératifs prenant le pas, j’avais remis les documents dans leur boîte pour passer à autre chose.
Sans crier gare un poème vient parfois occuper mon esprit jusqu’à l’obsession ou se conclure en quelques coups de crayons, stylos, notes sur le portable ou le clavier d’ordinateur. Je décide alors de rassembler par année ou par thème certains de mes écrits, de faire quelques envois aux revues de poésie devenues fidèles compagnes au fil des années, puis rapidement débordée par le désordre, la diversité et le trop-plein, j’abandonne.
À la lecture des différents billets qui arrivent sur le blog, je prépare souvent des réponses, des remarques qui restent en suspension comme la question de l’abstention aux élections évoquée par Pierre dans sa dernière chronique hebdomadaire. Ce sujet m’a taraudé bien des jours avant le premier tour et se reposera encore pour le deuxième. Jusqu’au dimanche midi, j’hésitais à me déplacer n’ayant aucune conviction vers l’un ou l’autre des candidats, je l’avoue. Et dimanche prochain se reproduiront les mêmes états d’âme, mais je sais pertinemment que la hantise de l’extrême droite au pouvoir me poussera jusqu’au bureau de vote et je que n’en retirerai aucune fierté, car voter contre, tous les cinq ans, n’a pas grand sens.
Des bribes de récits s’ébauchent, s’entrecroisent, restent en pause et peuvent disparaître dans la corbeille ou surgir au hasard d’une recherche des années plus tard. C’est ce qui vient de se produire au sujet de ma grand-mère Maria Silberstein dont j’avais retracé l’itinéraire dans une Balade poétique au pays de mes ancêtres évoquée aux journées de l’APA sur le thème Transmettre en 2019. Je découvre qu’une bonne partie de son enfance que j’avais imaginée à Paris s’est finalement déroulée à Varsovie. Une histoire qui se tisse aussi lentement serait-elle encore à réécrire ? Elle fait pour l’instant juste l’objet d’un article dans mon blog.
Il faudrait pouvoir juste un moment faire abstraction de l’actualité menaçante et profiter des floraisons et du soleil présent ce week-end prolongé de Pâques qui rassemble les familles et réunit toutes les religions.
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Blog perso | Balade poétique au pays de mes ancêtres