Avec le temps
Nadine P.
Qu’est-ce que le temps choisi ?
Même s’il déborde de tâches, même si on est pris par réunions, rencontres, écritures et autres, le temps choisi c’est celui qu’on s’offre.
Pas celui du tram qui ne passe pas à l’heure, du bus qui file alors qu’on arrive à sa hauteur, des pas dans les feuilles qui glissent au sol alors que la cadence s’accélère, car le retard ben, même à mon âge, je ne le conçois pas. C’est tourner la clé, c’est poser mon manteau et HOP ! La journée qui a déjà commencé il y a deux heures, tourne dans son virage TRAVAIL : réservations, lettre de relances, ranger les documents, préparer les ateliers, attention à 10 h le public arrive, se presser.
C’est le temps NON choisi celui-là, agréable, encore passionnant, mais dans un espace-temps structuré et rempli d’obligations qui ne peuvent être reportées.
Alors, à 19 h 30 quand je rentre, je ne prends pas mon crayon et surtout n’ouvre pas mon PC pour écrire sur le blog. Surtout pas d’ordinateur après sa fréquentation de trop près toute la journée : on en oublierait presque qu’on travaille dans une bibliothèque pleine de livres !
Voilà quelques réflexions, d’autres me sont venues après le message de Pierre à contribuer plus ou à nouveau sur le blog, comme le fait que nous sommes peu finalement à y écrire, une cinquantaine de personnes ont participé, oui, mais combien le font et l’ont fait régulièrement ? Peu, l’absence de texte se remarque alors très facilement, un seul être vous manque et on sait ce que ça donne ! Dix réguliers sur tous les adhérents à l’APA, sur la FRANCE, c’est à vrai dire pas beaucoup.
Autre filtre pour se compter, nous sommes très peu à être en activité à écrire, alors quand on disparaît des radars, parti(e)s en vacances pour souffler enfin, retrait du monde en ligne, notre escapade se ressent sur les billets qui s’absentent à leur tour.
J’ai eu le temps d’écrire très régulièrement en étant à mi-temps thérapeutique l’an passé, je ne dis pas que c’était une chance, mais il y a eu de bons côtés, celui-là en était un. Ce n’était pas un temps illimité, les règles étaient là pour me le rappeler et le rythme accéléré a vite repris.
J’ai perçu l’agacement de Pierre, j’ai lu sa diatribe il y a quelques semaines qui décrivait la déception de la page blanche, celle qui s’affichait jour après jour, et le lendemain. Je comprends que les lignes inertes ne soient pas très faciles à accepter avec tout ce que Pierre donne comme énergie lorsque ça se bouscule, et comme mots pour garder l’éveil aiguisé dans ces chroniques hebdomadaires, mais c’est cela un blog : la NON-obligation d’écrire, la NON-contrainte du devoir à faire, c’est pour ça que je l’ai rejoint, car j’aime cette forme… LIBRE !
Si je dis que je n’ai pas pris le temps de finir les deux ou trois pages de mon carnet au retour du festival de la Correspondance de Grignan en juillet, de lire les 4 derniers billets du blog, un roman cadeau offert, le recueil de poésie que ma sœur m’a glissé dans ma boîte aux lettres. Qu’est ce temps qu’on ne choisit pas, parfois ?
Celui qui ce mois-ci me sera permis, la retraite étant arrivée depuis quelques jours ?
Pas si sûr à vous lire, ça semble bousculer souvent, mais ces bousculades sont choisies alors, ça me va !