Asters
Catherine Bierling
Les asters ont ce teint lilas
Que j’aimais porter sur mes robes
Ils s’effondrent en tas
De douces couleurs
Tranchant sur le vert du jardin
Se teintant peu à peu de rouille
Les tournesols tanguent
Doucement dans la brise
Les belles de nuit
Poussent encore leur romance
Jaune citron
Au beau milieu d’octobre
Peu d’oiseaux,
Les hirondelles parties vers d’autres cieux
Les moineaux jouent encore
Dans les haies
Au-delà desquelles
Caquètent des poules citadines.
Sur le balcon
Pommes et potirons
Pour l’hiver
Provisions
D’éclatantes vitamines.
Au petit déjeuner, j’ai avalé avec mon café
Toutes les atrocités du monde
Pourtant, des abeilles survivantes
S’affairent dans chaque corolle d’or poudreux,
Entourées des fragiles pétales lilas des asters