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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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9 novembre 2022

Séjour parisien, comme un journal…

 Bernard M.

 Comme un journal, car ce n’en est pas tout à fait un ! J’écris cela a posteriori ce lundi dans le train qui me ramène vers Toulouse. Mais cela me parait la meilleure façon de conserver pour moi-même et de partager quelques-uns de mes moments parisiens. Je n’ai pas noté sur un agenda, donc peut-être que je m’emmêle un peu les pinceaux sur les jours exacts de telle ou telle activité, mais cela importe peu…

 Lundi 24 : arrivée à Paris vendredi soir en provenance directe du Pays basque. Samedi, plaisant dîner chez les enfants, c’est toujours pour nous un bonheur de voir l’enthousiasme avec lequel nos deux petits diables nous accueillent. Et dimanche, D. chez sa mère, moi chez Papa, nous commençons nos mami/papi sittings ! Premiers contacts apaïstes aujourd’hui, déjeuner de travail avec F. notre ancien salarié à Ambérieu puis rencontre avec Martine L. qui part à Ambérieu demain, on s’organise comme on peut pendant la période où nous n’avons pas de salarié sur place pour gérer les urgences de l’association grâce aux bénévoles. Le soir, vu le film R.M.N. de Cristian Mungiu, une radiographie très précise et très percutante des processus qui mènent au rejet de l’étranger. Très bien même si le sens à donner à la fin du film m’est resté mystérieux.

 Mercredi 26 : L’ombre de Goya, un film superbe, un beau voyage dans les œuvres et les lieux qui m’en a appris beaucoup sur Goya dont je sous-estimais la variété et la puissance de l’œuvre, grâce à l’intelligence de Jean-Claude Carrière qui nous guide, très émouvant aussi puisque c’était peu avant sa disparition, comme un testament…

 Jeudi 27 : Journée au Louvre, le matin, la magnifique exposition Les choses, une histoire de la nature morte. Une expo belle et intelligente par son découpage, les confrontations qu’elle permet, les réflexions qu’elle suscite. Puis déambulation dans l’immense Louvre, au fil de nos pas, en survolant et s’arrêtant devant quelques toiles particulières. On a été au bout du bout du musée, jusqu’aux salles espagnoles que l’on avait envie de voir après le film sur Goya, mais le Louvre n’est pas très riche en peintures espagnoles. Ensuite, promenade dans les tuileries, et en bord de Seine, sur le quai piétonnier. Quel temps et quelle chaleur pour une fin octobre ! Plaisant d’un côté, car ce n’est plus la canicule, mais une fort agréable douceur, et en même temps si doux, si tard en saison, c’est terriblement inquiétant…

 Vendredi 28 : nombreuses heures passées chez mon père. À chacune de mes visites, j’embarque quelques bouteilles de sa cave pour nous ou les enfants. Autant boire ces flacons dont certains sont déjà trop vieux ! Mais j’ai toujours une certaine gêne à faire cela, comme un « vider la maison de ses parents » avant l’heure. De même j’allège un peu sa bibliothèque, les étagères croulent, j’ai emporté certains livres, j’en ai donné à la ressourcerie. Un peu de tri aussi dans les albums photos. Plus de 80 qui s’empilent au-dessus d’une armoire et en étaient devenus inaccessibles. J’en ai éliminé certains, rapatrié d’autres en un endroit plus accessible où on peut, à l’occasion, les feuilleter avec lui. C’est une activité qui lui fait plaisir, qui manifestement éveille des souvenirs. Selon le médecin, il est en bonne forme, toutes ses analyses sont bonnes, il mange bien… Mais il dort beaucoup, se déplace de plus en plus difficilement, ne parvient quasiment plus à parler. L. s’occupe très, très bien de lui, avec attention, mais aussi affection, elle le considère un peu comme un grand-père et cette présence lui est sûrement très bénéfique. Je passe des moments avec lui au salon, essaie de meubler une conversation qui n’en est plus une. Je sors de chez lui toujours un peu déprimé, de le voir si diminué, une ombre de lui-même, et ne peut m’empêcher de me projeter : et qu’en sera-t-il de moi, si la nature et la médecine me prêtent vie, dix ans, vingt ans, sont si vite passés !

 Samedi 29 : Avant de partir à Saint-Germain, ciné pour voir le film Eo. Les trois quarts du film sont très bien, donnant à voir le monde à hauteur d’âne. Cela m’a fait remonter le souvenir du poème de Jammes Prière pour aller au paradis avec les ânes, que j’avais appris par cœur au temps du lycée. Dommage que la fin du film soit gâchée par une historiette ridicule avec une Huppert dont on se demande ce qu’elle vient faire là.

 Mardi 1er : Nous passons un week-end prolongé chez la mère de D. à Saint-Germain-en-Laye, pour pouvoir donner des jours à la personne qui s’occupe d’elle, nous restons jusqu’à demain. Nous avons amené nos petits-enfants, la jeune classe met toujours un peu de vie et c’était bien pour eux aussi, de les amener un peu au vert. Mais quel boulot ! Les courses, la cuisine, les soins à la grand-mère, les promenades avec elle dans le parc de sa résidence, les promenades un peu plus lointaines jusqu’à la forêt avec les petits, le couchage des bambins, les histoires à raconter… Je comptais bien avancer pendant ce séjour dans la lecture du livre de Monica Sabolo sur lequel je dois écrire un article pour le prochain numéro de La Faute à Rousseau, je l’ai à peine commencé !

 Jeudi 3 : De retour à Paris. Nouveau moment chez mon père. En fin d’après-midi, cinéma pour voir La conspiration du Caire. Cela se regarde avec plaisir et intérêt, c’est assez glaçant, cela éclaire sur les luttes de pouvoir religieuses et politiques dans l’Égypte contemporaine, c’est bien construit, mais je pense qu’il m’en restera moins de choses que des précédents films vus et évoqués.

 Samedi 5 : Journée au centre Pompidou. Le matin, exposition Garouste. Je découvre. C’est une peinture puissante, toute de mouvement, qui par moments m’évoque Le Greco, à d’autres Francis Bacon. Les thématiques complexes que véhiculent certaines images en lien avec la mystique juive m’échappent parfois, mais ce n’est pas important, il suffit de se laisser envahir par le ressenti que suscite en nous les images. L’après-midi nous avons pris plaisir à déambuler dans le musée, en y découvrant de nouvelles œuvres surtout dans la partie contemporaine qui est continuellement renouvelée.

 Dimanche 6 : D. est de nouveau à Saint-Germain pour s’occuper de sa mère et je profite de ma journée tranquille. Il pleut, il pleut, ce qui n’est pas plus mal ! Je me mets enfin à la lecture de Sabolo. L’après-midi je vais voir à la BNF l’expo Proust sur la fabrique de l’œuvre. Très intéressante approche. Puis je me promène un peu dans le quartier et rejoins à pied le domicile de mon père. Je me promettais de faire une partie de scrabble avec lui, mais je suis arrivé un peu tard, alors nous avons juste feuilleté un album photo avant qu’il n’aille prendre sa soupe du soir.

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Commentaires
B
Ah oui, je l'ai visité il y a fort longtemps et du coup n'en garde guère de souvenirs. Et j'irai, c'est sûr, dès sa réouverture comme je ne suis pas trop loin. Bonne soirée à vous, amie Phrasie.
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P
Je rebondis sur votre remarque concernant le peu d'oeuvres de Goya et autres peintres espagnols au Louvre et j'en profite pour vous annoncer la re-ouverture au printemps prochain du musée Goya à Castres après près de 3 ans de travaux.Celui ci se présente comme le plus grand musée d'art hispanique en France ( après le Louvre tout de même) et mérite peut-être le détour. Bonne future visite.<br /> <br /> Amicalement <br /> <br /> Phrasie
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