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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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7 novembre 2022

Chroniq’hebdo | Des mots, de Fernande Olivier, de Christian Bobin et du monde de l’édition

Pierre Kobel

Force des mots, pouvoir des mots, jeu des mots à la Grande librairie avec les invités de la soirée. Quels mots échanger avec les amis ? Les proches comme les lointains, ceux que nous avons régulièrement au téléphone comme ceux que nous ne joignons qu’épisodiquement ? Et surtout comment retrouver langue lorsque le temps est passé et qu’au-delà de l’affection, il semble que ne reste que les souvenirs et que les vies ont trop divergé pour pouvoir encore se comprendre ?

*

20221107gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo52_fernande_olivierPromenade dans les rues de Montmartre, dans les allées du cimetière. Cela après avoir visité au musée de Montmartre l’exposition consacrée à Fernande Olivier, l’égérie de Picasso de 1905 à 1912. Une femme de caractère, une femme libre qui savait écrire et se souvenir, qui savait reconnaître le talent, là où il se trouvait.

L’exposition Les choses au Louvre la semaine dernière, celle-ci cette semaine, deux manifestations de qualité. Je mesure la chance que les Parisiens et proches avons de pouvoir accéder à toutes celles qui se proposent en cet automne très riche culturellement.

Regardé l’hommage national rendu à Pierre Soulages. Je suis toujours partagé devant ce genre de cérémonie entre ce qu’elles ont de compassé et l’émotion qu’elles soulèvent.

*

Gallimard vient de publier en Quarto un volume des œuvres de Bobin. Je l’ouvre et je sais que j’y trouverai mon miel. Dans L’autoportrait au radiateur, il écrit :

J’attends. J’ai attendu toute ma vie. J’attendrai toute ma vie. Je suis incapable de dire ce que j’attends ainsi. J’ignore ce qui peut mettre fin à une aussi longue attente. Je n’ai pas l’impatience de cette fin. Le présent est vécu, pleinement vécu, mais il est poreux, aérien. Ce que j’attends n’est rien qui puisse venir du côté du temps. Je ne peux pas m’expliquer là-dessus. Pourquoi devrait-on toujours s’expliquer ?

Vie de livres. Fuite ou réalité ?

20221107gds-mots-pkobel_chroniq_hebdo52_livresProclamation du Goncourt et du Renaudot 2022. Je ne connais ni Brigitte Giraud qui est lauréate du premier ni Simon Liberati qui a obtenu le deuxième, si ce n’est leurs noms. Beaucoup d’agitation dans le Landernau éditorial et critique chaque année en cette période. C’est sans doute un bien pour la lecture, je doute que ce le soit pour la littérature. Même s’il m’est arrivé de lire des prix Goncourt, je ne peux m’empêcher de penser que l’attribution de tous ces prix est plus une affaire de cuisine interne au monde des lettres qu’une reconnaissance véritable d’œuvres à la pérennité évidente. La gloire et le souci des affaires y sont pour quelque chose, mais cette argumentation ne peut suffire à justifier un battage où la littérature n’est qu’un prétexte. Je suis trop passionné par elle pour ne pas y voir que de l’anecdote, si rentable que soit l’affaire pour les auteurs et les éditeurs.

Trop d’auteurs, trop de titres. Ils font envie, on se laisse séduire. Comment choisir ? Comment discerner l’essentiel de ce qui ne l’est pas ? Télérama a demandé à dix lauréats du Goncourt de ces dernières années quels sont les dix livres de leur bibliothèque idéale. Je serais embarrassé de devoir répondre à cette même question. Comment réduire ses choix à dix livres ? Comment répondre sans avoir l’impression d’oublier un auteur, un titre ?

J’étais ce week-end à la Halle des Blancs-Manteaux, au salon de l’autre LIVRE qui réunit des petits éditeurs indépendants, de ceux qui ne peuvent lutter avec les grands consortiums éditoriaux à l’économie vorace, débiteurs de prix que ces petits éditeurs qui sont souvent les vrais défricheurs de nouvelles plumes, n’obtiendront jamais, faute de moyens et de reconnaissance. Où est la sagesse dans cette profusion de titres ? Comment en attendre une vérité ? Je préfère m’en tenir à mes doutes et aux questions auxquelles ils renvoient.

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