Renaissance et valeurs humanistes
Elizabeth L.C.
En allant voir l’exposition que nous propose actuellement la Bibliothèque nationale (site Richelieu, jusqu’au 16 juin), il faut prendre garde à son titre : « L’invention de la Renaissance ». En effet, il s’agit de la naissance du mouvement, de ce que certains ont pu appeler « pré-Renaissance » et qui s’est produit essentiellement en Italie dès le 14e siècle. La BNF évoque cette période décisive à travers trois types de personnages : l’humaniste, le prince, l’artiste. J’ai découvert à cette occasion un érudit que je ne connaissais pas, Poggio Bracciolini, écrivain, philosophe et homme politique, inventeur d’une écriture calligraphique appelée lettera antica (et accessoirement, auteur d’un livret intitulé Un vieux doit-il se marier ?)
L’exposition montre une quantité de manuscrits enluminés absolument magnifiques, comme celui de la Cosmographie de Ptolémée. L’un des ouvrages présentés m’a fait une forte impression. Il s’agit du De Herbis du botaniste Manfred de Monte Imperiale (vers 1330), qui contient un répertoire illustré de plantes notamment médicinales. J’en ai pris une photo où l’on peut voir l’aspect étonnamment moderne du livre où les images envahissent le texte.
Sans m’attarder trop, deux réflexions :
1. L’exposition est passionnante, mais l’espace où elle est présentée vraiment trop réduit. Il est évidemment louable de la montrer au sein même de l’institution dont proviennent bon nombre des objets exposés. Mais il serait bon aussi de pouvoir circuler facilement ou prendre du recul (au sens propre) pour mieux regarder.
2. Je trouve positif de mettre en avant la Renaissance, au moment où les valeurs humanistes sont piétinées (ou risquent de l’être) par des intégristes de tout poil. Et de rappeler comment ces valeurs ont été élaborées.
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