Retour de la capitale

24 mai 2022

Bernard M.

Me voici rentré de Paris. J’ai largement profité de mon séjour comme je l’indiquais déjà dans mon précédent billet pour voir films et expos. Outre ceux que j’avais signalé (avec la recommandation que je réitère ici de voir le joli film bouthanais, L’école du bout du monde), j’ai vu l’exposition sur le peintre finlandais Gallen-Kalleka au musée Jacquemart-André, les expositions de photos Love Songs à la Maison Européenne de la Photographie et le film croate Murina.

Belle exposition que celle de Gallen-Kalleka qui réactive mes envies d’aller en Finlande, un pays que j’ai visité il y a bien des années et occasion aussi de revoir ce lieu un peu magique qu’est le Musée Jacquemart-André, avec sa muséographie d’un autre âge, dans le jus d’une somptueuse demeure privée de la fin du dix-neuvième siècle.

L’ensemble de Love Songs est passionnant, parce que, sur la thématique de l’intime et plus spécialement de l’intime amoureux, il donne à voir quinze photographes, avec des expériences, des récits bien différents, et traités dans des styles photographiques également forcément fort dissemblables. La chronologie y a sa part avec deux grandes sections, face A, regroupant des artistes entre 1950 et 2000 et face B, s’attachant à des réalisations plus récentes, entre 2000 et 2020. Si chaque auteur pris individuellement séduira différemment selon les visiteurs, c’est bien la confrontation des œuvres et des thèmes qui fait toute la richesse du parcours. Je m’étais dit que je ferai sur cet ensemble un article pour la section Nous avons vu du site de l’APA mais malheureusement je ne l’ai pas fait sur le moment, je n’ai pas pris de notes et déjà mon souvenir s’affadit.

Enfin j’ai bien aimé le film Murina , belle ambiance estivale dans les paysages de la côte croate, difficile quête de liberté d’une jeune femme qui tente de s’affranchir de la tutelle d’un père autoritaire et violent. La jeune actrice qui incarne l’héroïne a un charme fou et une intense présence qui donne une bonne part de sa force au film.

Mais j’ai quitté Paris en ayant encore sur ma liste une bonne série d’autres films ou expos que j’aurais voulu voir. Je ne veux pas faire de parisianisme, mais tout de même quelle richesse d’offre, incomparable avec ce que peut offrir même une ville dynamique comme Toulouse, et ne parlons pas de ma petite bourgade. J’ai retrouvé avec plaisir ma grande maison si spacieuse, sa situation donnant d’un côté sur une place superbe avec un marché hebdomadaire magnifique (j’ai vu qu’il avait gagné la sélection régionale pour l’Occitanie dans le concours du plus beau marché de France et participera à la finale nationale), de l’autre sur un joli jardin de ville dans lequel les roses sont en pleine floraison, les chèvrefeuilles et jasmins aussi, les iris et l’oranger du Mexique déjà un peu passés, les cerises commencent à rougir sur le cerisier. Sur la terrasse sous l’auvent, où l’on prend tous nos repas en cette saison, on observe le vol de martinets nombreux et de bien plus rares hirondelles, on voit les merles presque apprivoisés qui s’approchent des reliefs de nos repas dès qu’on tourne le dos, un couple roucoulant de colombes, deux jolies mésanges aussi, ça c’est la nouveauté de cette année. Avec le temps chaud de ces derniers jours on a repris les baignades au lac, intense plaisir du corps qui glisse dans l’élément liquide et semble s’en régénérer… Très bien tout ça donc et pourtant, plus que d’autres fois, m’a accompagné la frustration de ce que je n’ai pas eu le temps de faire à Paris. Au point de me demander si je ne dois pas organiser mon temps en allongeant et multipliant les séjours parisiens au risque de ce constant inconfort à être de deux lieux sans être vraiment d’aucun…

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