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Grains de sel
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17 février 2023

De mes aïeux (suite)

 Françoise B-J.

logo_nos_aieuxLes parents adoptifs de ma mère

Pierre Tieulon (1871-1941) et Rosalie Orlhac (1875-1923 ?)

 La mort de Marie-Joséphine changea la vie de ses six enfants, en particulier celle des deux plus jeunes qui quittèrent la maison familiale. Lilie (ma mère), âgée de deux ans, fut prise par un oncle et une tante, sans enfants, vivant à Paris. Elle ne retourna en Lozère que pendant les vacances où elle retrouvait son père, ses frères et sœurs. Son oncle et sa tante l’élevèrent comme leur propre fille et la gâtèrent. Les photos de Lilie montrent une petite fille citadine très élégante. Quel contraste avec la photo de ses sept demi-sœurs en Lozère !

 Ma mère a souvent évoqué ceux qu’elle considérait comme ses parents adoptifs, mais d’eux, je savais seulement qu’ils tenaient un café rue du Commerce dans le 15arrondissement et que, s’appelant Tieulon, l’oncle était un frère de Marie-Joséphine. Pour en savoir plus, j’ai fait une enquête, d’abord dans mes archives familiales, qui me donnèrent leur prénom : Pierre (signature Pierre Tieulon au dos d’une photo de soldat de 1916, avec le texte à ma petite Lilie) et Rosalie sur une carte postale adressée à Lilie et signée Ta maman qui t’aime, Rosalie Tieulon. Était-elle la marraine de Lilie, diminutif de Rosalie ? Une autre carte postale très ancienne me précisa leur adresse : 47 rue Saint Merri Paris 4e

20230217gds-mem_fbonjoerg_de_mes_aieux_suitePoursuivant mon enquête par des recherches généalogiques, j’ai trouvé sur le site Généaubrac, le mariage de Pierre Tieulon et Rosalie Orlhac le 5.4.1897 à Malbouzon, en Lozère, et sur l’acte de mariage, leur profession à ce moment-là : elle, couturière (était-ce elle qui faisait les jolies toilettes de Lilie ?), lui, marchand de vin dans le quatrième arrondissement de Paris, sans doute rue Saint-Merri.

 47 rue Saint-Merri, c’est aussi l’adresse indiquée en 1904 sur la matricule militaire de Marie-Louis (frère de Pierre). Cela montre la solidarité familiale entre les frères, tous montés à Paris. C’était l’époque de l’émigration rurale de nombreux jeunes du Massif central et de la Lozère, afin de fuir une vie paysanne misérable. En général ils commençaient par vendre du charbon et (ou) du vin. On les appelait bougnats. Beaucoup devinrent propriétaires d’un commerce.

 Ce fut le cas de Pierre et Rosalie avec leur café rue du Commerce. Ma mère m’en a souvent parlé. Elle a gardé un très bon souvenir d’une enfance heureuse, jusqu’à l’âge de 14 ans. Cette année-là, Lilie devint orpheline pour la deuxième fois, perdant sa deuxième mère, qui n’avait pas 50 ans !

 Je pense avec émotion à ses deux mères, deux femmes qui ont eu des vies si différentes alors qu’au départ, peu de choses les séparaient : elles avaient le même âge, la même origine sociale, filles de paysans pauvres de deux hameaux proches l’un de l’autre, elles avaient épousé des hommes du même milieu, du même coin. Marie-Joséphine resta une paysanne pauvre, mère de six enfants (le dernier lui coûta la vie) ; Rosalie suivit son mari à Paris, ensemble, ils se lancèrent dans le commerce, ce qui leur apporta une certaine aisance.

 La mort de Rosalie changea la vie de Lilie ; elle quitta l’école pour aider au café, mais celui-ci périclita et fut vendu.

 Lilie et Pierre durent chercher un emploi : Lilie en trouva un comme comptable chez un boucher. Je ne sais pas ce que Pierre fit après la faillite du café, mais juste avant la 2guerre, il était employé chez Hachette (information trouvée dans une lettre de ma mère).

 1929 : mariage de Lilie et Henri (mes parents)

 1931 : remariage de Pierre. Lilie eut de très bons contacts avec sa deuxième femme, que je connaissais bien. Je suis encore allée la voir à l’hôpital peu de temps avant sa mort, en 1969.

 Par contre je n’ai pas connu Pierre qui mourut en 1941 d’un cancer à la gorge. Ma mère l’écrit à son mari alors prisonnier en Allemagne : « Mon pauvre Papa est mort le 20 mai. Nous l’avons enterré le 23. Il n’a pas souffert, il a eu sa connaissance jusqu’au bout, mais ne pouvait nous parler. (…) Il ne se doutait pas de son mal et pensait à une petite opération. C’est une pneumonie qui l’a emporté. »

 

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