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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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16 avril 2024

La maison perdue et retrouvée

Elizabeth L.C.

 

C’était la maison de ma grand-mère paternelle – je n’ai jamais connu mon grand-père, mort en 1936, à peine à la cinquantaine. Dans un village de l’Yonne, on y accédait par la rue principale, en face d’un manoir modeste qu’on appelait quand même « le château ». La maison était située au fond du jardin, celui-ci étant bordé le long de la rue par un mur assez haut où s’ouvrait une large grille de fer forgé. Cette grille était l’œuvre du grand-père, maréchal-ferrant, dont l’atelier fermé existait encore, donnant directement sur la rue.

La grille passée, pour arriver à la maison, il fallait suivre un chemin et traverser, sur un petit pont (qui dans mon souvenir ressemble aux ponts japonais des estampes), un bras de la rivière, la Vanne. La maison elle-même n’était pas très vieille (mi-19e ?), mais à côté d’elle se trouvait une construction beaucoup plus ancienne, une tour ronde qui jouait le rôle de pigeonnier. À l’intérieur de la tour subsistait encore une charpente complexe avec un axe central, des échelles et plusieurs bras latéraux, qui tournait sur elle-même et permettait d’aller ravitailler les niches des pigeons creusées dans les murs. Plus de pigeons, mais un manège permanent pour les enfants de la famille.

Quand j’ai connu cette maison, ma grand-mère ne l’habitait déjà plus, étant allée vivre avec sa plus jeune fille divorcée. La maison était restée meublée, mais inoccupée. Quand j’étais enfant, dans les années 50, nous y allions comme dans une maison de campagne, mes parents et moi, les dimanches aux beaux jours, passer la journée, sans y dormir (ce n’était qu’à une trentaine de kilomètres de distance). Je suppose qu’on emportait des provisions pour déjeuner. Des cousins venaient aussi.

Il y avait aussi, au bord du bras de rivière, un saule pleureur que mon père avait planté trente ans plus tôt, et une serre plus ou moins en ruine où j’aimais traîner.

Vingt ans plus tard, à la mort de ma grand-mère, il a fallu vendre la maison. Ni mon père ni ses sœurs n’avaient les moyens de racheter les parts des autres. Cela m’a fait de la peine, mais qu’y faire ? Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Vingt ans se passent encore, et un jour mon cousin germain découvre que les nouveaux propriétaires ont remis la maison en vente. Il la rachète.

Ainsi la maison est revenue dans la famille. Mon cousin l’a réaménagée, a refait le jardin. Il m’a envoyé des photos de splendides floraisons et il m’a invitée maintes fois à leur rendre visite. Eh bien, je n’y suis jamais allée. Je n’y arrive pas. Je ne sais pas très bien pourquoi.

 

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