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Grains de sel
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Blog créé par l'Association pour l'autobiographie (APA) pour accueillir les contributions au jour le jour de vos vécus, de vos expériences et de vos découvertes culturelles.
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2 décembre 2020

Grain de sable

Framboise


 Le confinement du printemps a été une période inédite où j’ai voulu tout explorer dans mon environnement immédiat. Mon ouïe, mon odorat, ma vue étaient en éveil constant. Le goût aussi, avec l’exploration de nouvelles saveurs, l’apprentissage de nouvelles recettes. Seul le toucher est resté persona non grata en dehors de mon périmètre assigné.

Moins de bruits parasites, plus de temps pour l’observation, mes pensées s’emballaient au moindre mouvement d’aile, à la découverte d’une nouvelle orchidée, d’un volatile sauvage qui s’approchait de nos tanières. Curieusement, tout était exacerbé dans cette retraite imposée. Je pestais, mais je savourais aussi ces moments intenses, ces échanges écrits, ces partages sur les réseaux sociaux.

J’ai pu assister à des concerts en live, écouter des lectures à haute voix, voir des documentaires de toute sorte. J’ai relu les auteurs de mes jeunes années avec toujours autant de passion. J’ai l’impression de n’avoir jamais autant ingurgité en si peu de temps.

Mon cerveau était en ébullition permanente pour fuir la morosité et l’anxiété ambiante et m’évader de cet enfermement contraint. Un confinement pourtant très confortable avec la nature à ma porte, je n’avais pas à me plaindre.

20201202gds-vie_frbcd_grain_de_sable

Le reconfinement de l’automne, même s’il était annoncé depuis plusieurs semaines, me laisse un goût plus amer. Il est arrivé brutalement sans sommation et sans l’excitation de la « première fois ». Du déjà vu, déjà ressenti, déjà vécu....Ce nouveau mode de vie n’était donc qu’un premier essai, il fallait le réitérer. Je n’étais pas d’accord, je le refusais. Nous en savions plus sur ce virus, nous l’avions apprivoisé tout en le laissant à une distance raisonnable. Alors oui ! il se réinvitait après l’insouciance des soirées estivales, avec les premiers frimas, mais c’était attendu, non !. Et les décomptes journaliers sont repartis, tous les indicateurs en hausse, les hôpitaux bientôt en incapacité de fournir… et notre vie de nouveau rythmée par les allocutions présidentielles.

Recommencer, remplir nos autorisations (l’Absurdistan autoritaire dixit nos voisins européens) limiter le plus possible les interactions humaines sauf dans les transports en commun, dans les grandes surfaces....On a senti néanmoins un certain relâchement, les masques, plus nombreux, ont baissé pavillon et se sont retrouvés en boucle d’oreille. Les 1 km pour nous dégourdir les pattes ont souvent été transgressés, les ausweis oubliés, mais nos librairies sont restées fermées, notre fleuriste s’est enfermée et le petit café du marché n’a plus fumé.

Alors oui, ce reconfinement me laisse un goût amer, un grain de sable a enrayé la machine qui avait si bien fonctionné la première fois.

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Commentaires
E
Cher Pedestrian, j'espère que ce 2e confinement sera bien un second et non pas un deuxième !
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T
Oui, second (ou deuxième ?) confinement moins inattendu. <br /> <br /> Je ne suis plus tout jeune. Chaque jour ... conte !<br /> <br /> Moins de découvertes que lors du premier.<br /> <br /> Mais les "premières fois" ne sont pas que des réussites, non plus. Pas que ... même au printemps du joli mois de mai.<br /> <br /> Et, malgré le desserrement des contraintes, en avons-nous "été", en sommes nous plus, ou moins, déconfit-e-s ? <br /> <br /> Journées moins ensoleillées, quoique ... <br /> <br /> Des raccourcis mieux programmés pour optimiser la "promenade" ...<br /> <br /> Tiens ... Optimiser : rendre optimiste ? Ou alors inventons : "optimismer ?<br /> <br /> De nouveaux possibles regards, l'automne et ses feuillages flamboyants.<br /> <br /> Chaque pas, même sur le sentier connu, comme un chemin nouveau vers nous-mêmes et l'Autre ?<br /> <br /> Souffler au pas de course en prenant le (tout petit) risque de se faire pincer à plus d'un kilomètre ? <br /> <br /> Que pourrai-je inventer ? Que j'ai des achats prioritaires à faire urgemment et me déplace "pedibus" pour cela ?<br /> <br /> Que me répondra la maréchaussée ?<br /> <br /> Petit délire intérieur pour sourire. <br /> <br /> Un deux ... Un deux trois ... Un deux trois quatre. Au pas camarade !<br /> <br /> La boîte des Pandore ne s'est pas ouverte, alleluia !<br /> <br /> Courses au marché, sans courir.<br /> <br /> Priorités moins prioritaires.<br /> <br /> La simplicité sans complexe. Soirées plus longues de "couvre-vieux" ... <br /> <br /> Oui, la routine guette. Peut-on la rendre "gaite" (d'un adjectif inventé par l'une de mes marchandes pas triste du tout) ?<br /> <br /> Les attestations consciencieusement remplies pour être "trafiquées" : 14h sans rien après, pour y ajouter 45 ou 50 en cours de ballade.<br /> <br /> J'accepte la "prison", dites-vous ? Certes, sans doute.<br /> <br /> Mais qu'en était-il, qu'en sera-t-il aux Temps de l'Insouciance de l'Avant Epidémie ou de l'Après redevenu ? <br /> <br /> Ces cohues des Black Fridays ? Ces quais de gare et de métro surpeuplés ? Et même ces bords de plage, de rivière, ces parkings de grande surface ? Ces injonctions à "circuler y'a rien à voir", ces "obligations" d'acheter ou vendre ?<br /> <br /> Ces crottes de chien dans l'herbe, sur les trottoirs, ces SUV et autres véhicules à moteur roulant trop vite, stationnant n'importe où ? Ces trottinettes électriques qui me frôlent, qui risquent de m'abattre au coin de la rue ?<br /> <br /> Ce n'est que trois fois rien, parfois. <br /> <br /> Pas toujours pour le piéton rêvasseur, la piétonne rêvassière. <br /> <br /> <br /> <br /> YOLO ! Nous ne vivons qu'une fois.<br /> <br /> <br /> <br /> Les fruits de mes pommiers et poiriers n'ont pas le calibre, ne sont pas "bankable" ? <br /> <br /> Leur saveur n'en est pas moins exquise.<br /> <br /> Pour le moment je n'ai pas été rattrapé par la sale bête coronavirienne.<br /> <br /> Pourvu que ça dure !<br /> <br /> Et si nous étirions plus et mieux le temps qui nous est imparti, à notre fantaisie ?<br /> <br /> Et si, d'être morose nous arrivions à faire des mots ... roses ?<br /> <br /> "Se hace el camino al andar" (Machado)
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B
Je ressens moi aussi les choses à peu près comme vous et nous devons être nombreux dans ce cas. D'où l'intensité de mes lassitudes cette fois-ci et cette impression d'avoir vécu un moment presque joyeux lorsque je me retourne vers le premier confinement.
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