Acheter des livres
Elizabeth L.C.
D’aussi loin que je me souvienne ou presque, j’ai acheté des livres.
Cela a commencé quand j’étais encore au collège et que j’économisais sou par sou sur l’argent donné pour mes frais de transport, afin d’acheter des livres de poche qui, à l’époque, coûtaient deux francs pour les plus minces.
Par la suite, à travers diverses configurations et vicissitudes, je n’ai jamais eu de gros moyens à consacrer à l’achat de livres, et mes fournisseurs principaux étaient les librairies d’occasion, les marchés aux puces et les vide-greniers. C’est pourquoi je possède bien peu de Pléiade : trop chers, même de deuxième main.
Mes bibliothèques m’ont suivie de déménagement en déménagement, avec parfois des allègements plus ou moins délibérés. Mais ces mutations m’ont appris au moins quelque chose : à moins de les relire constamment, on n’a pas besoin d’avoir les classiques sous la main. Parce qu’il en existe quantité d’éditions et qu’il est facile de les racheter en cas de besoin. Ce qu’il faut conserver, ce sont les ouvrages d’auteurs peu connus, les fascicules de poètes improbables, ceux qui une fois épuisés se perdent dans la forêt de l’inconnu. Encore aujourd’hui est-il plus facile d’en retrouver certains grâce aux merveilleuses opportunités d’Internet.
Comme tous les amasseurs de livres, je rêve d’arriver à l’équilibre parfait entre besoins de lecture et capacités matérielles d’accueil des bouquins. Inutile de préciser que c’est un pari perdu d’avance. En ce moment, toutefois, je suis contente de disposer d’une PAL (pile de livres à lire) assez copieuse, même si, une fois lus, il me sera quasi impossible de leur trouver une place de rangement : mais demain est un autre jour.
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