Voilà, Ponthus est mort !
Nadine P.
Je retiens mes larmes qui tentent de jaillir pour quelqu’un que je ne connais pas. Mais est-ce cependant un inconnu ? Je ne crois pas. Je lui avais écrit une lettre tant son livre m’avait foudroyée. J’ai sué avec lui en poussant les carcasses dans l’abattoir, j’ai respiré brièvement l’air en dehors de l’usine à l’heure de la pause, j’ai aimé son chien, sa compagne, son humour, sa force, son humilité, son courage, sa fatigue et sa loyauté, j’ai aimé tant et tant ses mots que lorsque j’ai su qu’il était malade et perdu, je l’ai caché aux proches à qui j’ai offert À la ligne, feuillets d’usine à Noël afin que jusqu’au bout de leur lecture, ils espèrent retrouver dans un autre roman – un jour – cette richesse d’écriture et cette aura. Eh bien non, c’est fichu, voilà : Joseph Ponthus est mort.
Le seul livre qu’il a écrit me transperce encore.
Internet
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Marianne.net : Joseph Ponthus, forçat et poète, un bel hommage de son ami Éric Poindron
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La Pierre et le Sel : Poèmes en regard : Thierry Metz | Journal d’un manœuvre et Joseph Ponthus | À la ligne