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Grains de sel
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5 juillet 2022

Une Asthénie Constitutionnelle de Kaïs, Apaisée par une Thérapie Musicale de Wassim

Abdelazziz Ben-Jebria

20220705gds-mots-abenjeb_une_asthenie_constitutionnelleAprès l’apparition de la nouvelle constitution tunisienne, de Kais Saïed, j’ai pu accéder, grâce au magazine « Leaders », au texte publié le 1er juillet au Journal Officiel. Mais après la lecture de ce projet catastrophique, je me suis senti envahi d’un seul coup par une incontrôlable déprime. J’avoue franchement que cette date du 1er juillet fut un des plus sombres jours de ma vie.

Mais je reviendrais en dessous sur ce sujet, et restons là pour l’instant, car par chance le lendemain, le 2 juillet, j’ai assisté, avec mon épouse, au concert musical organisé et dirigé par Wassim Ben Chaouacha, un enfant du Bled (Ksibet-Sousse), et un jeune homme de grande envergure musicale. Il est le jeune Directeur de l’École des Musiques méditerranéennes de Paris. Le spectacle fut original, de haut niveau, d’une qualité musicale égale à celle des concerts musicaux classiques, et d’une performance irréprochable. Wassim était tout au long du concert, un vrai professionnel égal à lui-même, prenant son métier au sérieux et avec application, comme tout un chef d’orchestre doué d’un vrai talent.

Son orchestre est composé, selon mon estimation, d’une cinquantaine de jeunes musiciennes/musiciens et chanteuses/chanteurs. En l’accompagnant avec une exécution disciplinaire, ils furent aussi, ce soir-là, à la hauteur des attentes, et sans aucune fausse note. La salle était pleine, et les spectateurs ont été bien satisfaits si l’on juge des applaudissements consistants à la fin de chaque morceau du concert. Le spectacle a eu lieu dans une belle salle, joliment décorée et bien appropriée à ce genre d’évènement musical, au sein même de la mairie du 5arrondissement de Paris. Oui, ce fut bien dans mon quartier préféré où j’ai vécu pendant plusieurs années lorsque j’étais étudiant travailleur. C’est aussi le quartier le plus culturel, et le plus intellectuel de Paris, en plein cœur de la pensée de Marie Curie, une femme d’origine polonaise qui était l’emblème mondial de la recherche scientifique, deux fois Prix Nobel de la Science. J’imaginerais que Marie aurait été bien bercée, ce soir, dans sa tombe, par le rythme musical du concert de Wassim et son orchestre.

Les spectateurs étaient en majorité assez jeunes. Mais les femmes étaient habillées élégamment ; et je n’ai remarqué ni djellabas ni hijabs, même pas de foulards pour couvrir les têtes ; le contraire aurait pu gâcher l’harmonie de l’ensemble du spectacle. Ce détail vestimentaire de la femme m’a fait plaisir, car il me rappelle nostalgiquement la même classe distinctive de la femme de ma jeunesse des années soixante ; non seulement l’élégance, la délicatesse, l’ornement, et la fierté personnelle de la femme, mais aussi et principalement sa liberté et son épanouissement sociétal de modernité, en dehors du joug de toute pression misogyne de notre époque actuelle.

Nous avons aussi passé une agréable soirée qui m’a fait personnellement du bien après ma terrible journée du 1er juillet. En effet, le concert a bien coïncidé avec mon état d’âme, pour apaiser ma souffrance, pour calmer ma douleur, et pour m’instiller une douce thérapie musicale du moment. Bref, je me suis consolé de mon chagrin de la veille.

Mais revenons rapidement à cette constitution catastrophique, du dictateur, qui réclame, comme tout populiste confiné sur soi-même, la malhonnêteté politique pour truquer la population en s’emparant, comme à son habitude, des thèmes de conservatisme diviseur tels qu’arabisme, islamisme, palestinisme, etc. Ce faisant, il met dans la poubelle la plus longue histoire du pays, en négligeant tout sauf la fierté d’être envahi par les Arabes. Quelle fierté du moment ? Puis, on se demande d’ailleurs que vient faire la Palestine dans une constitution tunisienne. Si ce projet n’est pas de la ratatouille ou de la chakchouka, c’est bien un mélange de confusion et un amalgame d’amateurisme, qui ne pourrait être en aucun cas l’émanation de Sadok Belaid ou d’Amine Mahfoudh.

Je suggère donc, vivement, de lire en détail le texte publié dans le Journal Officiel pour bien comprendre, en toute conscience, l’amateurisme de celui qu’il a conçu et rédigé. Je pense en effet que c’est bien Kais Saïed qui avait ordonné, depuis longtemps, l’artifice de ses lignes démagogiques. Sinon comment peut-on croire que le Doyen Sadok Belaid ou le Professeur Amine Mahfoudh oseraient écrire un tel projet de constitution, eux qui pensaient le contraire de ce qui a été publié au Journal Officiel ? J’avais toujours fait confiance en particulier au Professeur Amine Mahfoud et avais cru en son honnêteté intellectuelle, car je l’avais écouté à plusieurs reprises expliciter pédagogiquement que le projet de la nouvelle constitution devrait être un texte qui unifie les Tunisiens dans leurs diversités philosophiques et religieuses qui devraient être des convictions intimement individuelles. De ce fait, il avait beaucoup insisté sur son aspect global en définissant plus précisément les mérites du droit et du devoir du citoyen dans le respect des lois de la République qui devraient être votés démocratiquement par la majorité du pouvoir politique. C’est le contraire même de ce projet accouché et publié au Journal Officie par Kais Saïed.

Aujourd’hui, mes soupçons se sont avérés véridiques puisque je viens de lire un article de mise au point de la part du Doyen Sadok Belaid, dans le magazine « Leaders », qui s’intitule explicitement « Sadok Belaid dénonce haut et fort la version publiée par Saïed du projet de la constitution : ce n’est pas le nôtre, il présente des risques ! ». Ce qui veut dire que ce président a bel et bien utilisé et piégé malhonnêtement le Doyen Sadok Belaid et le Professeur Amine Mafoudh en abusant de leur dignité intellectuelle. Par cet article, et probablement par d’autres réponses verbales, dans le futur proche, ces deux respectueux professeurs ont non seulement du courage, mais prennent date pour sauver leur honneur et leur honnêteté intellectuelle.

Rendez-vous compte que depuis notre naissance, et depuis l’indépendance de la Tunisie, beaucoup d’entre nous s’étaient déployés avec d’énormes efforts de dévouements, de sacrifices, et d’abnégations à travailler dur pour contribuer au développement de la Tunisie, en cohérence avec l’esprit et l’encouragement des leaders de notre époque ? Et au moment de notre retraite que nous avions espérée paisible dans notre pays natal, au milieu des nos proches, nous voilà exclus politiquement d’y vivre librement, après avoir contribué à sa construction.

En outre, je reconnais aussi que malgré la difficulté du conservatisme rétrograde du moment, les mêmes efforts continuent à être civiquement déployés par beaucoup de notre actuelle jeunesse bien consciente pour rayonner mondialement, naturellement pour leurs propres intérêts, mais tout en étant fiers de leur origine ; c’est à l’instar des artistes de haut niveau comme le musicien Wassim Ben Chaoucha, à l’instar des sportifs mondiaux comme l’internationale tenniswoman Ons Jabeur, et à l’instar de Présidentes, Vice-Présidentes et Doyennes tunisiennes aux bonnes universités et Facultés états-uniennes et canadiennes, mais j’en oublie évidemment bien d’autres mérites internationaux.

Et pendant ce temps-là nos dictateurs populistes politiciens se cramponnent démagogiquement à leur soi-disant arabo-islamisme moribond.

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