Agendas
Anne-Marie Krebs
Comme Pierre, le billet d’Élisabeth sur ses agendas m’a bien amusée, d’autant plus que j’ai à peu près la même pratique. Même si je note de temps en temps un rendez-vous sur mon Iphone, j’en suis restée à l’agenda papier… Je le choisis, moi aussi, d’un format réduit pour qu’il tienne dans mon sac, mais assez grand pour y noter mes rendez-vous, spectacles à venir, anniversaires à souhaiter, etc.
Moi aussi, je note toujours après coup, les rencontres, visites, spectacles et films vus, pour pouvoir retrouver ce que j’ai fait, parfois plusieurs années après.
Par contre, comme de mes années d’enseignement j’ai gardé la conception de l’année scolaire à partir de septembre, j’achète mon agenda au retour des vacances d’été et je reste fidèle à Quo Vadis, j’essaie seulement de changer de couleur d’une année sur l’autre.
Ces agendas s’entassent dans mes tiroirs, je me demande si j’aurai un jour le courage de les jeter, mais je ne voudrais pas laisser à mes enfants l’embarras d’avoir à le faire eux-mêmes.
Au décès de ma mère, j’ai retrouvé quelques-uns de ses agendas, elle aussi y notait ses rencontres, les visites qu’elle recevait, les spectacles qu’elle avait vus… et aussi des pensées, des souvenirs. J’en ai gardé quelques-uns, en particulier celui de l’année du décès de mon père et de ma grand-mère maternelle qui l’a suivi de peu. Le jour où mon père est mort, elle note seulement : « + 15 heures »… plus tard, alors que je lui ai fait faire un tour dans la voiture de mon père qu’elle m’avait donnée : « Dans cette voiture nous sommes partis souvent heureux d’être ensemble parce que tu étais là et j’étais près de toi, j’y étais encore aujourd’hui, à ma place, mais hélas, tes belles mains élégantes et fines n’étaient plus sur le volant. Des larmes amères perlaient à mes paupières, mon cœur se serrait, tu étais bien absent ! » Quelques mois plus tard : « Maman est morte, elle aussi m’a quittée ».
Je pense que je jetterai aussi ces agendas un jour, mais j’ai du mal, ce sont de petits morceaux de vie, trop courts pour être exploités, mais émouvants quand même.