De la Terre
Pierre Kobel
Non ne voyez rien de prétentieux au titre de cette contribution ! Comme toutes les autres elle n’a vocation que d’aller « par sauts et gambades » ainsi que l’écrivait mon camarade Montaigne (quelle familiarité ! Pardon, pardon…) dans les entrelacs de nos existences.
Je relis le récent billet d’Elizabeth consacré à l’exposition Amazônia des photos de Sebastião Salgado et j’y pensais en la parcourant, absent aux autres visiteurs, recueilli en moi-même entre colère et méditation face à ces paysages aux amplitudes infinies, à ces visages amérindiens venus d’un autre âge, d’une autre communion avec la nature. À chaque fois que je vois des photos de Salgado, je reste pantois devant l’évidence de ce qu’elles expriment sans jamais rien enlever à l’esthétique. Il nous dit là le mythe et le patrimoine de cette Amazonie qu’on voudrait intangibles quand la rapacité économique balaie son écosystème à marche forcée sans respect aucun ni pour l’environnement ni pour l’humain.
Oui, méditation et colère quand je mets cela en regard d’une anthologie poétique à laquelle j’ai contribué avec mes amis des éditions Bruno Doucey. Recueil de textes qui sont Des Voix pour la Terre et qui déclinent les menaces sur le climat, la destruction de la flore, de la faune, la disparition des lieux, l’idiotie du gaspillage.
Que faire ? Il y a de quoi se sentir impuissant n’est-ce pas ? Et c’est là que les photos de Salgado, les mots des poètes nous disent que l’art peut contribuer à sauver la Terre. Sans illusions, avec la conviction d’une utopie consciente, parce que l’homme a toujours les moyens de se relever, de résister.
Tous nos écrits autobiographiques participent aussi de cela lorsqu’ils expriment nos questionnements, nos souffrances, nos désirs et nos espoirs, notre volonté d’exister sur une Terre mémorable, fragile et maternelle.
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Éditions Bruno Doucey | Des voix pour la Terre