Il est mort le poète
Nadine P.
J’emprunte à François Cheng un titre et une pensée, « L’éternité n’est pas de trop » et je la pose sur cette triste nouvelle, René de Obaldia est mort. Elle n’était pas de trop cette longue vie portée jusqu’à ses 103 ans.
Ses mots comblant un vide un jour, ma tristesse remplacée par sa poésie facétieuse à un autre moment. Entre émotions et espièglerie, il est facile de poser un de ses ouvrages sur la table de chevet tel un livre de survie.
Éternels ses mots, lui pas. Retiré des coups de projecteurs et des chroniques littéraires, ses romans, ses pièces et poèmes couvrent un champ large couvert d’herbe tendre ou caustique dans lequel se rouler avec plaisir.
Il est des êtres qu’on ne rencontre pas, jamais, les choses sont dites de toujours, mais ils nous sont proches et les pleurer ou être attristés de leur départ semble l’hommage à leur faire, tel un juste retour.
Dans Perles de vie le poète s’adresse à nous : « Chers lecteurs, je vais bientôt me quitter. Oui, disparaître de cette planète. Et il m’est venu à l’idée de rassembler moult pensées, citations, engrangées tout au long de mon existence, et de vous les léguer, dans l’espoir que pour vous aussi, elles seront source de réflexions, méditations, voire matière à rire et à pleurer. Chers lecteurs, chers obaldiens, à vous, selon vos affinités, vos humeurs, de vous approprier une perle rare. Je vais maintenant prendre congé de vous non sans vous gratifier d’un proverbe bantou : “Mon ami n’est pas mort puisque je vis encore.” »
Tout est dit.
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Wikipédia | René de Obaldia