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14 avril 2022

La présidentielle : méconnaissance de l’Amérique et désarroi d’une Gauche française hypocrite, misogyne et maintenant agonisante

Abdelazziz Ben-Jebria

 Je m’intéressais à la politique depuis ma jeunesse lycéenne à Sousse ; je prenais même du plaisir à réfléchir et à analyser ses aspects socio-économiques ; et elle m’avait tellement envoûté que j’avais ambitionné de devenir, un jour, conseiller politique. Je le pensais réellement, mais la science m’avait apprivoisé professionnellement. Cependant, la politique continuait à m’enthousiasmer intellectuellement, sans jamais cesser de couler dans mes veines et circuler dans mes neurones. C’est donc l’occasion de démontrer que je ne plaisante pas avec la politique, en dévoilant objectivement, la réalité méconnue de la gauche américaine dans le système démocratique états-unien, tout en démasquant en même temps le bilan catastrophique des donneurs de leçons en France, et en premier lieu, les socialistes. Mais je dois préciser que je restais fidèlement et sincèrement un homme de gauche, progressiste, généreux et solidaire, mais aussi intègre et non hypocrite.

Alors ce faisant, je puise dans ma bonne mémoire pour me rappeler combien de fois avais-je entendu dire que la politique américaine c’est du « Blanc-Bonnet-Bonnet-Blanc », ou « Haj-Moussa-Moussa-Haj » (en Tunisien) ? Je les entendais souvent raisonner dans mes oreilles, comme des acouphènes, depuis les années soixante-dix, lorsque j’étais étudiant-travailleur. Et c’était mes amis gauchistes, extrêmes et modérés, qui se plaisaient à répéter ces expressions pour se moquer des deux grands partis américains, « Democrats » et « Republicans », pensant qu’ils seraient politiquement semblables, avec le raccourcit habituel du « Capitalisme américain » sauvage.

Ayant vécu près de 25 ans aux USA, et préalablement autant en France, je retorque péremptoirement pour déclarer, sans ambigüité, qu’il y a autant de différences entre « Democrats » et Republicans » qu’entre Gauche et Droite françaises ; et il y a autant de diversités idéologiques chez les « Democrats » qu’il y avait, dans le temps, de courants internes au sein du parti socialiste. Je ne veux pas m’attarder sur « l’enculage de mouches » de ces courants socialistes que seul Mitterrand était capable de calmer leurs agitations en accouchant, à chaque occasion électorale, d’une synthèse politique qui les amadouait suffisamment pour les faire précipiter vers ce que j’appellerais une « coalescence centripète » et s’emparer royalement du pouvoir.

Mais avant de m’étaler sur la méconnaissance totale du système américain, rappelons d’abord rapidement le comportement de la gauche française, au pouvoir, et demandons-nous la question suivante : que reste-t-il réellement de nos illusions amoureuses de cette époque ?

En effet, je me souviens encore de ce lendemain matin du 19 mai 1974, lorsque j’étais gardien de nuit dans une entreprise, à La Garenne-Colombes, où je voyais clairement la déception (avec des larmes aux yeux) de la classe ouvrière suite à la victoire de Valéry Giscard d’Estaing sur le candidat de l’Union de la Gauche, François Mitterrand. Mais sept années plus tard, ce dernier avait pris sa revanche, en mai 1981, pour battre le premier, et demeurer 14 ans au pouvoir ; oui deux fois sept, alors que j’entendais souvent Mitterrand critiquer préalablement le septennat et réclamer sans cesse un quinquennat. C’était une de ces hypocrisies de la gauche mitterrandienne. L’autre indiscutable ironie politicienne, de ces deux septennats, était la montée fulgurante de Front National (FN, ~15%) et la chute dramatique du Parti communiste (PCF, de plus de 20% à moins de 5%) aux suffrages. On peut caractériser la glorieuse période du roi Mitterrand par l’agonie du PCF et la résurrection du FN de Jean-Marie Le Pen qui a battu, plus tard, le socialiste Lionel Jospin, au premier tour de la présidentielle de 2002. Et devinez qui a contribué à cette honteuse défaite ? Eh bien c’était l’un des grands penseurs du parti, Jean-Pierre Chevènement, qui n’était même pas capable de faire mieux que la Trotskyste, Arlette Laguiller (5,72%) ; mais même avec ses minables (5,33%), Le Pen n’aurait pas été qualifié au deuxième tour. Alors, qui aurait pu faire de plus embarrassant ? Je vous le demande ?

Et plus récemment, le quinquennat de François Hollande avait été tellement perturbé par ses propres camarades frondeurs qu’il avait renoncé de se représenter à la présidentielle 2017. Conséquence catastrophique, avec ses minables 6,35% des voix, Benoit Hamon, candidat du PS à cette présidentielle, pouvait être fier d’avoir contribué à tuer son Parti, avec d’autres farouches frondeurs, pour ne nommer que Martine Aubry, et le coureur des jupons, Arnaud Montebourg.

L’hypocrisie de cette gauche mitterrandienne ne s’était pas arrêtée là, car je me souviens encore d’Édith Cresson, alors cheffe du gouvernement du président-roi Mitterrand, qui évoquait, le 8 juillet 1991, la mise en place de « charters d’avion collectifs » pour expulser les immigrants sans-papiers.

Alors, je vous demande franchement, que reste-t-il de nos amours avec cette gauche hypocrite ? Les 35 heures qui profitaient plutôt aux fonctionnaires qu’aux pauvres travailleurs ? Ah oui, la jouissance culturelle de Jacques Lang avec la fête de la musique ! Oups, j’allais oublier la sérieuse abolition de la peine de mort grâce aux talents de Monsieur Badinter. Mais, à ce propos, saviez-vous que Giscard d’Estaing avait eu le mérite d’initier, avant Mitterrand, l’ébauche de l’abolition de la peine de mort, malgré le renoncement temporaire du projet face à la farouche opposition des gaullistes chiraquiens ? Saviez-vous aussi que c’était sous Giscard que certaines bonnes réformes sociales avaient été accomplies ? De mémoire : le divorce par consentement mutuel, l’abaissement de l’âge électoral (21 à 18 ans), et la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG, loi Simone Veil, 17 janvier 1975) ?

Terminons rapidement par le comportement perfidement misogyne des grands mandarins du parti socialiste, qui malgré l’écrasante victoire personnelle de Ségolène Royal (60,65%) sur le Zizigoteur Dominique Strauss-Kahn (20,69%), et Laurent Fabius (18,66%), lors de la primaire présidentielle socialiste de 2006, tous les leaders, sans exception, y compris son compagnon, François Hollande, et même Lionel Jospin, l’avaient tous déloyalement abandonné à son sort face à Nicolas Sarkozy. Rappelons que Mme Royal avait aussi le mérite d’arracher préalablement la région du Poitou-Charentes, en 2004, en l’emportant avec 55 % face à la droite (36%). Encore une fois, qui pourrait faire de plus fâcheux dans la mycogénie ? Je vous le demande ?

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Bon, arrêtons ce dégât flagrant de la gauche française et passons au rétablissement de la vérité politique américaine, en commençant par mettre en exergue l’aspect gauchisant et quelquefois même gauchiste chez certains « Democrats ». Pour s’en convaincre, il fallait écouter les discours du pasteur noir, Jesse Jackson, et suivre ses deux campagnes électorales, électriquement révolutionnaires, quand il avait été deux fois un sérieux candidat à l’investiture primaire du parti, pour les élections présidentielles, en 1984 et 1988. Ce très progressiste révérend noir, qui appartenait à l’aile gauche des « Democrats », avait terminé troisième avec 18% des suffrages, à sa première tentative, puis il était arrivé en deuxième position (29%), lors de sa deuxième candidature, face à Michael Dukakis qui était lui-même de gauche-modérée.

Puis, ai-je besoin de présenter Bernie Sanders qui appartient actuellement au courant le plus progressiste de la gauche américaine qui avait même causé, en partie, la défaite de Hillary Rodham-Clinton face au désastreux Trump ? En devenant une figure de gauche, Bernie Sanders a contribué aussi à l’émergence de nouveaux jeunes leaders de gauche progressiste au sein des « Democrats ». Et contrairement à nos actuels jeunes Français qui veulent le beur et l’argent du beur sans aller voter, les jeunes Américains, en votant activement, avaient porté Barack Obama à la Présidence des USA.

Il me faudrait, cependant, une autre chronique pour détailler plusieurs acquis sociaux américains méconnus au grand public français, et dont certains sont bien meilleurs qu’en France, grâce aux « Democrats ».

Enfin, ce n’est pas demain qu’on verra un Président noir de la République en France, et pourtant c’est aux USA qu’on a eu Barack Obama, un Noir de père africain, Président pour deux termes ; et très récemment une juge noire, Ketanji Brown Jackson, a pu accéder à la Cour Suprême des États-Unis.

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