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Grains de sel
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27 avril 2022

Happy hours : passe-temps des jeunes abstentionnistes

Abdelazziz Ben-Jebria

J’aimerais commencer cette chronique actuelle du moment, et son amère politique abstentionniste du présent, par une formule elliptique d’un vieux proverbe tunisien, authentiquement probant, qui dit : « Ne peut sentir la braise que celui qui marche dessus, pieds nus », évidemment (ما يحس الجمرة كان إلي يعفس عليها).

 J’aimerais ensuite, citer quelques références historiques personnelles, des années soixante-dix, qui pourraient soutenir mes argumentations ironiques contre celui qui a entraîné ses « followers » à l’abstention aveugle :

  • Entretien Moderne (15, rue Guénégaud, Paris 6e) (Tâche : Ouvrier Nettoyeur).

  • France Protection (136, rue Saint-Denis, Paris 2e) (Tâche : Gardien de Nuit).

  • CHU Argenteuil (2, rue Saint-Vincent de Paul, Argenteuil) (Tâche : Aide-Soignant).

2022042gds-hist-abenjeb_happy_hours_passe_temps_des_jeunes_abstentionnistesCe ne sont que quelques petites entreprises, parmi d’autres, pour qui j’avais travaillé entre 1971 et 1980, à temps partiel : je nettoyais des bureaux très tôt le matin et le soir avant et après mes cours universitaires ; je surveillais des banques, quelques nuits par semaine et les jours des week-ends ; je faisais le brancardier et l’aide-soignant au service d’urgence de nuit. Mais, j’avais bien d’autres occupations partielles, comme magasinier-manutentionnaire, ou moniteur dans des colonies de vacances et centres aérés, et j’en passe ; mais j’arrête là, car la liste est longue.

C’était en effet une longue période de 10 années de travail pour payer mes études universitaires, comme d’ailleurs beaucoup de mes jeunes copains tunisiens de l’époque. Ce faisant, j’avais aussi connu, pendant ces années du passé, beaucoup d’autres travailleurs : des camarades immigrés portugais et italiens, maçons et laveurs de vitres, mais aussi d’anciens amis ouvriers bretons sans 44oublier ma sympathique cheffe bretonne de nettoyage des bureaux. Je ne me plaignais jamais du travail, au contraire j’aime travailler comme mon père qui disait souvent que « le travail n’est pas à la portée de n’importe qui » ou « le travail est un luxe qui se mérite » (الخدمة تحبلها الرجال). En plus, je ne gardais que de bons souvenirs en travaillant avec ces gens-là, les vrais travailleurs, beaucoup plus âgés que moi, qui m’encourageaient souvent à poursuivre mes études. Ce qui m’avait amené tout au long de ces dix années de travaux manuels et bien au-delà de me poser souvent les quelques questions suivantes :

  • Pourquoi beaucoup n’aiment pas travailler en France, comme d’ailleurs beaucoup d’hommes, en Tunisie, qui préfèrent les terrasses des cafés à la longueur de la journée, alors que les femmes s’occupent de tout ?

  • Pourquoi ne pas lutter à améliorer plutôt la qualité du labeur et la valorisation du salaire, au lieu de se plaindre toujours du travail ?

  • Et pourquoi chercher toujours à baisser l’âge de la retraite au lieu de réclamer la baisse progressive du nombre de jours de travail par semaine, après un certain âge ? Le travail n’est pas aussi un lieu de camaraderie sociale qui nous protège d’une complète isolation ?

Je reviens à cette période lointaine de ma jeunesse pour me rappeler que je ne me plaignais que des longues queues d’attentes devant l’entrée de la préfecture pour renouveler ma carte de séjour. Mais je rêvais de prendre volontairement une de ces longues queues du dimanche électoral, comme beaucoup de citoyens français, pour voter. Et ce ne fut qu’à l’âge de quarante ans que j’ai accompli, pour la première fois, l’un des plus beaux rêves de ma vie, mon devoir et mon droit civique : VOTER ; oui c’était aussi beau que l’accomplissement de mes études doctorales, et celles de mes trois enfants qui avaient aussi travaillé, comme moi, à temps partiel, pendant leurs études secondaires et universitaires, comme d’ailleurs la majorité de leurs camarades américains. Et pour terminer là-dessus, un de mes petits enfants qui n’a que 14 ans, travaille, en ce moment, chez « Chicken Fillet », quelques jours par semaine et quelques heures par jours après l’école qui se termine à 15 h aux É.-U.. Il pourra ainsi payer, cet été, son prochain voyage culturel à Washington DC et Gettysburg.

Cela étant dit, en abordant maintenant l’évènement politique majeur du 2tour de l’élection présidentielle, je dois dire que j’ai vécu une triste journée de ce dimanche du 24 avril, lorsque j’observais la lente cadence des votants qui tardaient à se montrer pendant que je m’ennuyais sur ma chaise d’attente, en tant que volontaire Assesseur-Titulaire dans un des bureaux de vote de mon lieu de résidence ; et cette tendance d’abstentionnisme local se confirmait, en suivant l’évolution des taux de participation sur l’ensemble du pays, au fur et à mesure que le temps passait.

Mais, ce qui m’attriste le plus, maintenant que je connais le résultat final du taux de participation, c’est l’obstination d’un certain nombre de jeunes abstentionnistes et l’arrogance de ceux qui, se réclamaient du même côté de ces derniers, et qui ont choisi de porter leurs voies à Marine Le Pen, rien que pour emmerder Emmanuel Macron et le système démocratique du pays avec. En réalité, ces jeunes jouent avec le feu de leur irresponsable orateur qui est aussi hypocrite que ses anciens camarades mitterrandiens qu’il avait fréquentés pendant plus de 25 ans, et grâce à qui il avait profité d’empocher plusieurs postes politiques.

Alors qui sont ces jeunes-là ? Ce sont évidemment ceux qui oseraient se réclamer de la gauche humaine ou ce que leur patron Jean-Luc Mélenchon appellerait la gauche populaire ou l’Union populaire ; mais quelle union ? Il n’a jamais accepté de faire équipe ; il voulait toujours dominer, sans jamais se laisser dépasser par quiconque. Mais ce qui est important, c’est qu’il n’ose même plus parler de la classe ouvrière ou même des travailleurs tout court ? D’ailleurs, comment pourrait-il, puisqu’il n’avait jamais travaillé avec ces mains ? Il avait toujours gagné sa vie en profitant de la politique (directeur de cabinet d’un maire, conseiller municipal, conseiller général, ministre, député européen, député français, etc.).

La flagrante réalité est qu’après avoir été membre du Parti Socialiste à partir de 1976, à l’âge de 25 ans, Jean-Luc Mélenchon l’a abandonné au début de ce siècle pour le remercier de lui avoir offert un poste ministériel entre 2000 et 2002. Et depuis 2017, il s’entraînait à jouer l’orateur étincelant qui aime embraser les jeunes fous de joie par sa performance, mais casseurs des propriétés commerciales, par son influence. Ces mêmes jeunes passent leurs longues soirées à abreuver des bières sur les terrasses des « happy hours » ; on se demande d’ailleurs d’où vient cet argent, puisqu’ils n’arrêtent pas de se plaindre de la misère du quinquennat précédent ? Mais pendant ce temps-là, d’autres jeunes sincères, de familles modestes, essaient de s’en sortir avec peu de moyens.

En réfléchissant d’une manière raisonnée, je ne comprends pas ceux qui se sont abstenus par détestation haineuse ; mais je comprends mieux la détresse de certains citoyens qui ont voté pour Marine Le Pen, parce qu’ils se sentaient peut-être réellement abandonnés pendant que d’autres débrouillards-tricheurs profitaient de diverses aides sociales qui ne leur étaient pas destinées. Après tout, les 13 millions de citoyens, qui ont voté pour Marine Le Pen, ne sont pas tous des racistes d’extrême droite ? C’est à ceux-là qu’il faut réfléchir, pour résoudre leurs problèmes quotidiens.

Je voudrais enfin conclure avec l’espoir que ces jeunes « followers » du King, les détesteurs de Macron et les violents casseurs, comprennent que le mauvais fondé de leur obstination ne mènera que vers la douloureuse chute libre du négativisme. Quant aux autres partisans de l’orateur de la soi-disant « Union populaire », je leur conseille de bien se méfier de ces gros mots, « union populaire », qui sortent de la bouche du même vieux-hypocrite-trompeur que les ex-vieux qui avaient déjà trompé, dans le passé leurs partenaires de l’union de la gauche (voir les faits dans ma précédente chronique du 14 avril), et à travers eux la classe productive, les travailleurs modestes, et les jeunes entrepreneurs ambitieux de monter leurs propres « Start-Up », à l’instar d’autres créateurs mondiaux. Mais l’essentiel, maintenant, est de résoudre, intelligemment et d’une manière apaisée, les vrais problèmes qui se posent sérieusement dans notre actuelle société, et non pas s’amuser à danser avec les irresponsables fossoyeurs de l’avenir de cette génération.

 

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